La justice britannique a indiqué mercredi avoir décidé de ne pas poursuivre pénalement le Parti conservateur au pouvoir pour infraction aux règles du financement électoral lors de la campagne pour les législatives de 2015.
Le Crown Prosecution Service (CPS) (parquet, NDLR) explique avoir « examiné des preuves auprès de 14 services de police » dans le pays. Sur cette base, « aucune poursuite pénale n’a été engagée ». L’enquête cherchait à déterminer si certains candidats avaient enfreint la loi : en 2015, un bus de campagne avait été envoyé dans des circonscriptions stratégiques, et les dépenses correspondantes avaient été enregistrées au niveau national, et pas au niveau des candidats locaux, au budget de campagne plus limité.
« Bien qu’il existe des indices suggérant que certaines déclarations de dépenses de campagnes sont erronées, les preuves sont insuffisantes pour prouver pénalement qu’un candidat ou un membre d’une équipe de campagne a agi de manière malhonnête », a précisé le CPS dans un communiqué. Réagissant à cette annonce, le président du Parti conservateur Patrick McLoughlin a affirmé que les accusations qui visaient son parti étaient « infondées ». « Nous sommes heureux que les autorités confirment ce que nous avons toujours pensé : les candidats conservateurs n’ont rien fait de mal » a-t-il souligné.
Surprise dans les rangs de l’opposition
Dans l’opposition, le chef du parti travailliste Jeremy Corbyn s’est dit « surpris » par cette décision. L’enquête se poursuit néanmoins pour un dossier soumis plus récemment au CPS, concernant la circonscription sud de Thanet, dans le sud de l’Angleterre. Cette décision intervient en pleine campagne électorale au Royaume-Uni, la Première ministre conservatrice Theresa May ayant convoqué des élections législatives anticipées pour le 8 juin prochain.
En mars, la commission électorale britannique avait infligé au Parti conservateur une amende record de 70 000 livres (80 000 euros) pour des déclarations inexactes ou sous-évaluées de dépenses lors des campagnes aux élections générales de 2015 ainsi qu’à trois élections partielles en 2014. La Commission électorale avait découvert que les Tories avaient soit mal comptabilisé des dépenses soit ne les avaient pas déclarées du tout pour un montant de près de 300 000 livres.
Le Quotidien/AFP