La Commission européenne a détaillé mardi les propositions visant à durcir les conditions d’octroi de visas aux citoyens russes et prévoyant la non-reconnaissance des passeports russes délivrés dans les zones occupées en Ukraine.
Ces mesures avaient fait l’objet d’un accord politique des ministres européens des Affaires étrangères fin août.
« L’agression militaire (russe) n’est pas seulement une agression contre l’Ukraine, c’est aussi une menace pour notre sécurité. Les citoyens russes ne doivent pas avoir un accès facilité à l’Union européenne, et bien sûr être un touriste dans l’UE n’est pas un droit fondamental », a déclaré la commissaire européenne aux Affaires intérieures Ylva Johansson lors d’un point presse.
Le coût du visa passera de 35 à 80 euros pour tous les Russes, la procédure d’examen sera portée de 10 à 15 jours et pourra aller jusqu’à 45 jours, des restrictions s’appliqueront sur les visas à entrées multiples, davantage de documents seront requis pour un dossier.
Ylva Johansson s’est déclarée confiante sur une adoption cette semaine de ce texte par les États membres, pour une entrée en vigueur lundi du nouveau régime.
Une fois le texte adopté, la Commission présentera des lignes directrices à l’attention des États membres sur la délivrance de visas aux Russes, pour renforcer l’examen des demandes du point de vue de la sécurité, donner la priorité à ceux qui doivent être traités rapidement, « pour raisons humanitaires par exemple », et « déprioriser » les visas touristiques, a expliqué Johansson.
La semaine dernière, le porte-parole du Kremlin Dmitry Peskov avait qualifié la suspension des facilités de visas pour les Russes de « décision ridicule s’inscrivant dans une série d’absurdités ».
La Pologne et les trois États baltes (Estonie, Lettonie et Lituanie), frontaliers de la Russie, plaidaient pour une interdiction de visas pour les ressortissants russes. La commissaire a indiqué qu’elle se rendrait cette semaine en Lettonie et en Finlande.
Pays par lequel transitent de nombreux touristes russes se rendant dans l’espace Schengen, la Finlande, qui traite quelque 1.000 demandes de visas par jour, a décidé de réduire à 10% de ce volume le nombre de visas délivrés aux touristes russes dès le 1er septembre.
Au 1er septembre, quelque 963.000 Russes étaient en possession de visas pour la zone Schengen valides. La suspension de l’accord d’assouplissement permet aux États membres de re-examiner ces visas, a précisé la commissaire.
La proposition sur une non-reconnaissance des passeports russes émis dans les régions occupées de l’Ukraine devra être endossée par les États membres et le Parlement européen.