Vendredi à Malte, les dirigeants européens ont jugé inacceptables les pressions du président américain Donald Trump sur l’Union européenne.
Donald Trump défend des « valeurs qui ne sont vraiment pas celles pour lesquelles je me bats en politique », a indiqué Xavier Bettel, le Premier ministre luxembourgeois lors du sommet européen de Malte, à La Valette.
« Il ne peut pas être accepté qu’il y ait, à travers un certain nombre de déclarations du président des Etats-Unis, une pression sur ce que doit être l’Europe ou ce qu’elle ne doit plus être », a déclaré pour sa part le président français François Hollande à son arrivée.
Celui-ci a également mis en garde tous ceux qui seraient tentés en Europe, notamment centrale, par des relations essentiellement bilatérales avec le président américain. « Il n’y a pas d’avenir avec Trump s’il n’est pas défini en commun » par les Européens, a-t-il averti, estimant que « ce qui se joue c’est le destin même de l’Union européenne ».
« Beaucoup de pays devraient penser que leur avenir est d’abord dans l’Union européenne plutôt que d’imaginer je ne sais quelle relation bilatérale avec les Etats-Unis, même s’il est normal que chacun parle avec le président américain », a-t-il souligné. « Qui sait ce que veut véritablement le président des Etats-Unis, notamment par rapport à l’Alliance atlantique », a ainsi relevé François Hollande.
M. Hollande avait déjà appelé samedi l’Europe à faire bloc et à opposer une réponse « ferme » à son homologue américain, qui s’était réjoui bruyamment du Brexit, « une chose merveilleuse » selon lui.
La chancelière allemande Angela Merkel a elle aussi appelé les Européens à faire preuve d’unité face au président américain. « J’ai déjà dit que l’Europe a son destin entre les mains, et je crois que plus nous disons clairement comment nous définissons notre rôle dans le monde, mieux nous pouvons gérer nos relations transatlantiques », a déclaré Mme Merkel à son arrivée au sommet de Malte.
Pour son homologue autrichien Christian Kern le président américain n’a guère de leçons à donner aux Européens. « Il n’y a aucun doute que l’Amérique a une part de responsabilité dans l’afflux de réfugiés en raison de la façon dont ils sont intervenus militairement », a-t-il dit.
Le Quotidien / AFP