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Daech menace de « verser des rivières de sang » en Chine, sa nouvelle cible


Des militaires en faction dans le Xinjiang, une région du nord-ouest chinois, frontalière de l'Afghanistan et d'où sont issus les combattants ouïghours de Daech. (illustration AFP)

Des combattants de l’organisation Daech (EI) issus de la minorité chinoise ouïghoure ont menacé depuis l’Irak de « verser des rivières de sang » en Chine, un avertissement adressé à Pékin qui est inédit, relève un expert.

La menace est formulée dans une vidéo de 28 minutes publiée lundi par une branche de l’EI basée dans l’ouest de l’Irak, d’après un organisme spécialisé dans la surveillance sur internet des sites islamiques, SITE Intelligence Group.

Les Ouïghours sont une minorité ethnique majoritairement musulmane originaire du Xinjiang (nord-ouest de la Chine). Cette région est un immense territoire semi-désertique, frontalier notamment avec l’Afghanistan. Des Ouïghours disent subir des discriminations religieuses et sur le marché de l’emploi face aux Hans (l’ethnie majoritaire en Chine). Une frange radicalisée s’est vu imputer ces dernières années des attentats dans la région et au-delà, qui ont fait des centaines de morts. Pékin accuse des « séparatistes » ouïghours d’être à l’origine des attaques, et s’alarme des liens entre ces militants et les groupes jihadistes internationaux.

« Première menace directe »

Dans la vidéo, un militant barbu menace la Chine couteau en main, avant d’égorger un homme désigné comme un informateur. « Vous les Chinois qui ne comprenez pas ce que les gens disent ! Nous sommes les soldats du Califat, et nous viendrons à vous pour clarifier les choses en faisant parler nos armes, pour verser des rivières de sang afin de venger les opprimés », hurle-t-il.

Cette vidéo constituerait la « première menace directe » de Daech contre la Chine, affirme Michael Clarke, expert du Xinjiang à l’Université nationale australienne à Canberra. C’est également selon lui « la première fois que des militants s’exprimant en ouïghour font allégeance à l’EI ». Pékin est désormais selon lui « une cible de la rhétorique jihadiste », alors que la Chine était jusqu’alors rarement mentionnée par les organisations islamistes internationales.

Le Quotidien/AFP