Le chancelier social-démocrate allemand Olaf Scholz a décidé de limoger son ministre libéral des Finances Christian Lindner, a indiqué son porte-parole, ouvrant la porte à la fin de la coalition gouvernementale de la première économie européenne, minée par les dissensions.
Olaf Scholz a pris cette décision alors que Christian Lindner, également président du parti libéral (FDP, droite), a proposé lors d’une réunion de crise dans la soirée, selon plusieurs médias, la convocation d’élections législatives anticipées début 2025 face aux blocages au sein du gouvernement sur la politique économique à mener.
Cette rupture, actée à l’issue une journée de pourparlers organisés à la chancellerie, met fin aux efforts d’Olaf Scholz ces derniers jours pour sauver la coalition gouvernementale tripartite composée de son parti social-démocrate, des écologistes et des libéraux, à couteaux tirés depuis des mois et tous très impopulaires dans l’opinion.
Le limogeage du ministre des Finances devrait logiquement provoquer le départ du FDP du gouvernement et donc à la fin de la coalition gouvernementale actuelle, qui ne disposera plus de majorité à la chambre des députés.
Olaf Scholz a annoncé ce mercredi soir qu’il poserait la question de confiance début janvier aux députés, ouvrant la voie à la possibilité de la fin de son mandat et à des élections législatives anticipées.
Les députés allemands auront à décider s’ils veulent la convocation d’élection législatives anticipées, qui pourraient alors avoir lieu « au plus tard à la fin du mois de mars », soit six mois avant la date initialement prévue, a indiqué le chancelier social-démocrate, qui a limogé son ministre libéral des Finances, plongeant la coalition gouvernementale dans la crise
Alors qu’Olaf Scholz pensait que l’élection du républicain Donald Trump à la présidence des États-Unis, qui pourrait se traduire par des mesures protectionnistes néfastes à l’économie allemande très tournée vers les exportations, forcerait sa fragile coalition à serrer les rangs, c’est le contraire qui s’est produit.
Selon le quotidien Bild, le ministre des Finances a argumenté lors de la réunion de crise que cette élection et l’impact à en attendre rendaient encore plus urgent un changement de cap économique en Allemagne, vers plus de libéralisme. Ce que refusent tant sociaux-démocrates qu’écologistes.