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Crise en Ukraine : selon Biden, « les choses pourraient vite s’emballer »


Le démocrate, qui jusqu'ici n'avait jamais été testé positif, a "commencé à prendre du Paxlovid", la pilule anti-Covid de Pfizer, et va s'isoler à la Maison Blanche jusqu'à ce qu'il soit à nouveau négatif, a-t-elle indiqué. (Photo : AFP)

Le président des États-Unis, Joe Biden, a appelé ses concitoyens à quitter immédiatement l’Ukraine, le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, affirmant vendredi que la Russie amassait encore plus de troupes à la frontière et pourrait même lancer une invasion durant les Jeux olympiques.

« Les choses pourraient vite s’emballer », a mis en garde le président américain dans une interview jeudi à la chaîne NBC. Il a répété qu’il n’enverrait pas de soldats sur le terrain en Ukraine, même pour évacuer des Américains dans l’hypothèse d’une invasion russe, car cela pourrait déclencher « une guerre mondiale ». « Quand les Américains et les Russes commencent à se tirer dessus, nous sommes dans un monde très différent », a-t-il affirmé.

Outre les plus de quelque 100 000 hommes massés à la frontière ukrainienne, les armées russe et bélarusse mènent de grandes manœuvres au Bélarus, ex-république soviétique frontalière de l’Ukraine, qui est restée un allié de Moscou.

Le Kremlin est accusé de préparer une nouvelle opération militaire contre l’Ukraine, après l’annexion de la Crimée en 2014. Des accusations rejetées par la Russie qui affirme vouloir juste assurer sa sécurité face à l’hostilité de Kiev et de l’OTAN.

« Les citoyens américains devraient partir, ils devraient partir maintenant. Nous avons affaire à l’une des plus grandes armées du monde », a plaidé le président en référence à l’armée russe.

«Une invasion pourrait commencer à tout moment»

Depuis Melbourne, le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a estimé qu’il voyait « des signes très troublants d’une escalade russe ». « Nous sommes dans une période où une invasion pourrait commencer à tout moment, et pour être clair, cela inclut les Jeux olympiques », a-t-il déclaré, balayant les spéculations selon lesquelles Moscou attendrait la fin des Jeux de Pékin, qui s’achèvent le 20 février, pour éviter de faire de l’ombre à son allié chinois.

Des véhicules tactiques américains sur le point de quitter l’Allemagne pour rejoindre la Roumanie et la Pologne. (Photo : AFP)

Le Canada a également appelé ses ressortissants à évacuer l’Ukraine. « Si vous êtes en Ukraine, vous devriez partir », indique le ministère des Affaires étrangères sur son site internet. « L’action militaire russe en Ukraine pourrait perturber les déplacements et les services dans l’ensemble du pays. Les vols pourraient être perturbés ou annulés », dit le ministère, qui conclut par: « Soyez prêt à vous mettre à l’abri ».

Quelques heures avant les déclarations de Joe Biden, l’ambassadrice américaine à l’ONU, Linda Thomas-Greenfield, a enjoint la Chine « d’encourager les Russes » à faire les bons choix dans la crise ukrainienne.

« Les Chinois ont exprimé une forte préoccupation au Conseil de sécurité (le 31 janvier) pour la protection de l’intégrité des frontières et de la souveraineté des États. C’est exactement ce que font les Russes – ils menacent l’intégrité d’une frontière », a asséné la diplomate.

«Arrêtez d’attiser la tension»

« Il serait donc extrêmement important que la Chine transmette ce message » et « j’encourage mon homologue chinois à New York à le relayer », a-t-elle précisé. Sur Twitter, son homologue chinois, Zhang Jun, a immédiatement réagi : « Arrêtez d’attiser la tension ».

Des bombardiers stratégiques américains B-52 sont arrivés jeudi au Royaume-Uni pour participer à un exercice, « prévu de longue date » avec les alliés de l’OTAN, assure l’US Air Force. L’US Navy a indiqué jeudi que quatre destroyers américains avaient quitté les États-Unis le mois dernier pour participer à un exercice naval dans la zone de la Sixième Flotte, qui couvre notamment la Méditerranée.

La Russie a pour sa part annoncé jeudi l’arrivée en Crimée de six navires de guerre en vue de prochaines manœuvres en mer Noire, qui borde le sud de l’Ukraine. Le déploiement de ces soldats a été immédiatement qualifié par la présidence ukrainienne de moyen de « pression psychologique » employée par Moscou.

Les avancées d’Emmanuel Macron mises en doute

Sur fond de guerre des nerfs et d’intensification des efforts diplomatiques ces dernières semaines, le chancelier allemand, Olaf Scholz, a averti la Russie qu’elle ne devait pas sous-estimer « l’unité » et « la détermination » des Européens.

Affirmant vouloir éviter que ne se produisent des « incidents malencontreux » au moment où commençaient ces exercices militaires, le chef d’état-major américain, le général Mark Milley, a eu un entretien téléphonique avec son homologue bélarusse, le général Viktor Goulevitch.

Les États-Unis se sont dans le même temps montrés réservés au sujet de possibles avancées obtenues par le président français Emmanuel Macron, qui a rencontré son homologue russe Vladimir Poutine lundi à Moscou pour tenter de désamorcer la crise. Les responsables américains doutent ouvertement des assurances qu’Emmanuel Macron affirme avoir « obtenues » du maître du Kremlin sur le fait qu’il n’y aurait pas d’escalade supplémentaire.

L’annexion de la Crimée par la Russie avait été suivie par le déclenchement d’un conflit dans l’est de l’Ukraine entre les forces de Kiev et des séparatistes soutenus par Moscou, une guerre qui a fait plus de 14 000 morts en huit ans, selon un dernier bilan de l’ONU.