Deux ans après le crash d’un avion Germanwings en France, des parents de victimes sud-américaines ont entamé des poursuites en Allemagne pour obtenir plus de trois millions d’euros de dédommagements, a indiqué dimanche une source judiciaire.
Deux actions en ce sens ont été initiées au civil au tribunal de Düsseldorf pour un montant «de plus de trois millions d’euros» visant la compagnie allemande, filiale de Lufthansa, a indiqué une porte-parole de la juridiction à l’agence DPA. Selon le quotidien allemand Bild, elles l’ont été par trois plaignants, parents de victimes sud-américaines du crash volontaire provoqué par le co-pilote de l’appareil souffrant, selon les conclusions de l’enquête, de troubles dépressifs.
Ces plaignants sont originaires du Paraguay, ajoute le journal, qui parle d’un montant exact demandé de 3,7 millions d’euros. Parmi les victimes sud-américaines du crash, aucune n’avait a priori la nationalité paraguayenne. En revanche, l’une d’elle, un homme d’affaires argentin, résidait dans ce pays. Les victimes recensées originaires d’Amérique du Sud sont trois Argentins, deux Colombiens, deux Mexicains et deux citoyens vénézuéliens.
Le 24 mars 2015, Andreas Lubitz, copilote d’un A320 de Germanwings sous antidépresseurs, avait profité de l’absence du pilote pour projeter l’appareil sur une montagne dans les Alpes françaises, tuant avec lui 149 personnes. Sur le plan pénal, la justice allemande a clos en janvier son enquête sans poursuites pour négligence contre la compagnie ou les médecins qui ont examiné le pilote.
Cette décision ne satisfait pas les familles des nombreuses victimes. Deux avocats représentant au total 73 victimes ont engagé en mars 2016 une procédure aux Etats-Unis contre l’école de pilotes qui a formé Lubitz, estimant qu’elle n’aurait jamais dû l’habiliter à voler. L’un des avocats prépare également une action en responsabilité civile contre Lufthansa avant fin 2018 devant la justice allemande.
Côté indemnisations, peu après la catastrophe, Germanwings avait dit vouloir verser 50.000 euros d’aide d’urgence aux familles de toutes les victimes, ainsi que 35 000 euros supplémentaires aux parents des Allemands décédés, en vertu d’une réglementation spécifique du pays. Mais certaines familles affirment n’avoir pas reçu toutes les sommes promises.
L’enquête en France, elle, se poursuit.
Le Quotidien/AFP