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Crash A320 : familles et personnalités attendues sur les lieux


Les localités de montagne voisines du lieu de l’accident de l’Airbus A320 de Germanwings s’apprêtent à accueillir mercredi dirigeants politiques et familles des victimes du drame survenu mardi dans le sud des Alpes, et toujours inexpliqué.

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Des hélicoptères de la gendarmerie au décollage le 25 mars 2015 près de Seyne-les-Alpes. (Photo : AFP)

Au moins 49 Espagnols figurent parmi les 150 morts du vol de Germanwings reliant Barcelone à Dusseldorf qui s’est écrasé mardi, a annoncé le secrétaire d’Etat espagnol à la Sécurité. Au moins 72 passagers allemands se trouvaient à bord a par ailleurs déclaré mercredi Thomas Winkelmann le patron de la compagnie, révisant en hausse le chiffre de 67 annoncé la veille. A Digne-les-Bains et Seyne-les-Alpes (Alpes-de-Haute-Provence), des cellules d’urgence médico-pédagogique ont été installées, principalement pour accueillir les proches des 150 défunts. Une chapelle ardente a également été installé à la Seyne et une équipe d’une trentaine de psychologues se préparaient à les accueillir. Délicate, leur tâche consiste à «sortir de la sidération pour les amener à verbaliser», ont-ils expliqué.

Outre les familles, sont attendus François Hollande aux côtés d’Angela Merkel et Mariano Rajoy, dont les deux nations, l’Allemagne et l’Espagne, sont les plus touchées en nombre de victimes. Au Vernet, localité la plus proche du site, une grande tente orange a été dressé dans un champ, prête à abriter une cérémonie de recueillement dans l’après-midi. Dans ce village de montagne, bordé d’une forêt de conifères dont la cime est encore parfois couverte de neige, le temps, frais, laisse présager des températures glaciales sur les lieux de l’accident, vers 1.500 m d’altitude.

Plus de 300 gendarmes, une centaine de sapeurs-pompiers, 70 chasseurs venus de Gap, ainsi qu’une dizaine de médecins-légistes, sont de nouveau mobilisés mercredi pour les opérations de recherche et d’enquête. Le ballet d’hélicoptères a repris peu après 8H00 mercredi entre la Seyne et le site du drame. La priorité est « de sécuriser les lieux, pour que les enquêteurs puissent ensuite venir et travailler dans des conditions sécurisées », a expliqué Pierre-Henry Brandet, porte-parole du ministère de l’Intérieur.

Les recherches s’annoncent difficiles étant donné la dispersion des débris de l’avion et des morceaux de corps sur près de 4 hectares à flanc de montagne, dans une zone très difficile d’accès, située entre Digne et Barcelonnette (Alpes-de-Haute-Provence), où l’appareil s’est comme pulvérisé<

> Pire catastrophe depuis 30 ans en France

L’avion, un Airbus A320 d’une filiale à bas coût de la compagnie allemande Lufthansa, portait le numéro de vol 4U9525. Il s’est écrasé dans une zone où les sommets culminent à 3 000 mètres, alors qu’il effectuait une liaison entre Barcelone (Espagne) et Düsseldorf (Allemagne) avec 144 passagers à bord et six membres d’équipage. Les équipes devront aussi tenter de localiser la deuxième boîte noire de l’appareil, ce à quoi s’attèlent une dizaine de chasseurs. La première, qui enregistre les sons et les voix dans le cockpit, retrouvée mardi et transférée à Paris, doit être analysée par le Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA), endommagée.

L’accident, la pire catastrophe aérienne sur le territoire français depuis plus de 30 ans, a suscité une émotion considérable en Europe et au-delà. En Espagne, trois jours de deuil national ont été décrétés, après l’annulation par le roi Felipe VI de sa visite officielle en France mardi. Le président américain Barack Obama a présenté ses condoléances aux peuples d’Allemagne et d’Espagne, en offrant l’aide de son pays.

Parmi les victimes, figurent 16 adolescents d’Haltern (nord-ouest de l’Allemagne) qui étaient en échange scolaire avec des lycéens espagnols, ainsi que deux chanteurs de l’opéra de Düsseldorf, Oleg Bryjak et Maria Radner. Selon les informations recueillies par les bureaux de l’AFP dans le monde, il y aurait également au moins une victime belge, un Danois, deux Australiens, deux Colombiens, deux Argentins. Londres, Mexico et Tokyo ont évoqué la présence probable à bord de ressortissants britanniques, de deux Mexicains et deux Japonais. Le président Hollande a pour sa part évoqué la possibilité, « sans doute », de victimes « turques », tandis que les médias marocains faisaient état de la présence d’un couple marocain à bord de l’avion.

> Hypothèse terroriste « pas privilégiée »

Le Parquet de Marseille a ouvert une enquête pour homicide involontaire et confiée à la gendarmerie, mais les causes de l’accident demeurent pour l’instant inconnues. L’équipage n’ayant pas émis de mayday (appel de détresse), c’est le contrôle aérien qui a pris l’initiative de déclarer l’avion en détresse car il n’avait plus aucun contact avec l’équipage. L’hypothèse terroriste «n’est pas privilégiée», ont précisé mercredi matin deux ministres, Bernard Cazeneuve (Intérieur) et Ségolène Royal (Transports). L’avion, qui avait 25 ans, avait subi une importante révision à l’été 2013. «A ce stade nous considérons qu’il s’agit d’un accident et toute autre chose relèverait de la spéculation», a déclaré Heike Birlenbach, vice-présidente de Lufthansa, lors d’une conférence de presse à Barcelone.

Le 1er septembre 1953, un appareil qui effectuait une liaison Paris-Saigon, s’était écrasé dans la même région, à 16 km de Barcelonnette. Un seul accident mortel a endeuillé jusqu’à présent le transport aérien à bas coût en Europe: celui d’un Boeing 737 de la compagnie chypriote Hélios, le 14 août 2005 (121 morts), à la suite d’une panne d’oxygène qui avait asphyxié les membres d’équipage et tous les passagers.

AFP