Le français Sanofi franchit une étape importante dans son projet de vaccin anti-Covid-19. Après des mois de retard, il entame enfin des essais à grande échelle, dernière étape avant un lancement promis pour la fin d’année.
Sanofi et le britannique GSK, qui lui fournit son adjuvant, « débutent une étude internationale de phase 3 pour évaluer l’efficacité de leur candidat-vaccin contre (le) Covid-19 », a déclaré jeudi dans un communiqué le groupe français, dix jours après l’annonce de résultats encourageants à l’issue de premiers essais.
Ces derniers, réalisés sur quelques centaines de personnes, ont montré que ce vaccin provoque la production d’anticorps contre le coronavirus chez la plupart des sujets auxquels il a été injecté.
Mais ce sont les essais annoncés ce jeudi qui doivent donner une idée réelle de l’efficacité contre le Covid-19 de ce vaccin, pour lequel GSK fournit l’adjuvant. Ils seront effectués auprès de quelque 35.000 personnes dans de multiples pays, dont les Etats-Unis.
Objectif pour Sanofi: un lancement fin 2021. Déjà communiqué par le groupe, ce calendrier ferait arriver sur le marché son produit près d’un an après les premiers vaccins approuvés contre le Covid-19.
Parmi ces derniers, il y a dans le monde occidental les vaccins de Pfizer/BioNTech, Moderna et Johnson & Johnson, ainsi en Europe qu’AstraZeneca. Plus largement, dans le monde, les vaccins russes Sputnik V et chinois Sinovac jouent aussi un rôle important dans les campagnes de vaccination.
En dose de rappel ?
L’arrivée tardive de Sanofi s’explique par des dysfonctionnements dans le développement de son vaccin, qui a subi un contretemps de plusieurs mois.
Ce revers avait suscité la polémique en France, où ni la recherche publique, ni la recherche privée n’ont encore réussi à commercialiser un vaccin anti-Covid. Mais, depuis, le groupe ne cesse d’assurer que son produit trouvera tout de même sa place.
« Nous avons adapté la stratégie de développement de notre vaccin de manière à tenir compte de l’évolution constante du virus et à anticiper les besoins qui émergeront après la pandémie », a encore insisté Thomas Triomphe, vice-président de Sanofi, dans le communiqué de jeudi.
A ce titre, le groupe va jouer sur deux plans. D’abord, il va tester une forme de son vaccin actualisé contre le variant dit sud-africain du virus, l’une des principales nouvelles souches apparues ces derniers mois.
Ensuite, Sanofi va aussi évaluer si son produit fonctionne en dose de rappel après un autre vaccin, une manière de s’intégrer dans des campagnes de vaccination qui pourraient survenir régulièrement face aux mutations du virus.
Comme les principaux vaccins en circulation, à l’exception notable de Johnson & Johnson, celui de Sanofi nécessitera l’injection de deux doses successives. Il s’agit par ailleurs d’un vaccin à protéine recombinante, une technologie différente des vaccins actuellement distribués même si c’est aussi celle d’un vaccin en train d’être développé par l’américain Novavax.
Sanofi travaille par ailleurs sur un autre vaccin, à ARN messager comme ceux de Pfizer et Moderna, mais en est à un stade moins avancé que son autre projet. Enfin, il a passé des accords avec d’autres fabricants – Pfizer, Johnson & Johnson et Moderna -, pour les aider à la mise sous flacons de leurs vaccins.
AFP/LQ