La nuit de samedi à dimanche est restée agitée en Guadeloupe, qui affronte un mouvement social d’ampleur depuis une semaine, entre incendies et pillages qui ont débouché sur 37 interpellations dans la nuit.
« Notre zone a été marquée par des pillages de magasins, notamment sur la commune de Lamentin où un petit centre commercial s’est fait attaquer au tractopelle », a appris l’AFP auprès du commandement de la gendarmerie de Guadeloupe.
Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a dénoncé dimanche matin une situation « intolérable et inacceptable » en Guadeloupe, où la contestation de l’obligation vaccinale des soignants dégénère en blocages et en violences.
Selon M. Attal, les renforts de policiers et de gendarmes envoyés de métropole, notamment des unités du GIGN et du Raid, doivent arriver dès dimanche dans l’île.
Dans plusieurs communes de l’île, des magasins alimentaires ont été pillés, mais aussi des pharmacies. « A chaque fois, une barricade placée en amont nous empêchait d’avancer », selon les gendarmes qui témoignent aussi de soupçons de « faux appels pour nous attirer ailleurs, tout comme les pompiers ». Dans la commune de Morne-à-l’Eau, un poste de police a été incendié.
« La Côte-sous-le-vent a été un point particulièrement actif », selon le commandement de la gendarmerie de Guadeloupe, qui fait état de barrages de tous gabarits dans cette zone de l’île, plutôt calme en général.
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« 37 personnes ont été interpellées et placées en garde à vue », selon une source policière, « la plupart en flagrant délit de pillage » de magasins ou de restaurants. Un effectif d’environ 200 personnes était réparti dans la zone centrale de l’île, pour affronter les barrages enflammés « très nombreux » toute la nuit, mais aussi des guets-apens.
« Il y a eu des tirs dirigés contre les forces d’intervention, notamment lors de la tentative d’attaque de la police municipale du Gosier ». Au total, ce sont plus de 150 grenades lacrymogènes et de désencerclement qui ont été lancées par les forces de l’ordre.
La Guadeloupe, en proie à des barrages routiers et des émeutes depuis plusieurs jours, est sous le coup d’un couvre-feu qui court jusqu’à mardi matin, de 18 heures à 5 heures.
Dimanche matin, des barrages routiers étaient toujours répertoriés en plusieurs points de l’île.
AFP