L’OMS s’est dite « inquiète » vendredi de la résurgence de l’épidémie de Covid-19 dans plusieurs pays d’Europe, où le port du masque se généralise, mais le continent américain reste de loin le plus touché, avec plus de 8 millions de personnes infectées.
La Belgique a battu vendredi un triste record : une fillette de trois ans est morte des suites du Covid-19 il y a quelques jours, ont annoncé les autorités sanitaires, faisant d’elle la plus jeune victime du virus dans ce pays qui connaît une hausse des contaminations, avec 64 847 cas. En Angleterre, l’obligation de porter le masque dans les magasins et les supermarchés est entrée en vigueur. Même chose dans les supermarchés de Vienne, mais aussi dans les postes, les banques et les centres médicaux. Et même s’il est parfois compliqué de se comprendre en parlant la bouche couverte, « on doit le porter pour se protéger soi-même et protéger les autres », explique Alena Aktas, employée d’un bureau de poste. Andreas Poschenreither, qui fait ses courses dans un supermarché, estime lui que le port du masque aurait dû rester obligatoire après la levée du confinement dans le pays. « C’était une erreur », dit-il.
Vendredi, la branche européenne de l’Organisation mondiale de la santé a appelé les pays européens à rester réactifs et à lever les restrictions « avec attention » voire à les réintroduire si besoin. « La récente résurgence de cas de Covid-19 dans certains pays après l’assouplissement des mesures de distanciation est certainement une cause d’inquiétude », a déclaré une porte-parole. L’Europe totalisait vendredi 207 118 décès pour plus de 3 millions de cas.
Au total, 633 711 personnes sont mortes du Covid-19 dans le monde. Et c’est sur le continent américain que la situation reste la plus préoccupante. Aux États-Unis, le cap des 4 millions de cas officiels est désormais dépassé, 1 225 nouveaux décès ont été enregistrés vendredi. Longtemps accusé de déni face à la pandémie, le président américain Donald Trump, qui a récemment admis une « hausse inquiétante des cas » dans le sud, a renoncé à la convention républicaine prévue fin août en Floride. Cet événement devait officiellement l’introniser comme candidat du parti républicain à l’élection présidentielle de novembre.
Ça flambe partout
En Amérique latine et aux Caraïbes, le seuil des quatre millions de cas a également été franchi. Le Brésil à lui seul compte désormais plus de 2,2 millions de cas. Cela n’a pas empêché le président brésilien Jair Bolsonaro, contaminé par le coronavirus, de se promener jeudi à moto et de discuter, sans masque, avec des balayeurs près de sa résidence à Brasilia, selon des photos diffusées dans les médias.
Selon la Croix-Rouge, le bilan économique dévastateur de la pandémie risque par ailleurs de déclencher de nouvelles vagues de migrations une fois les frontières rouvertes. « Nous observons de plus en plus, dans de nombreux pays, les effets secondaires de la pandémie sur les moyens de subsistance et la situation alimentaire », a alerté le secrétaire général de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Ailleurs dans le monde, les chiffres continuent aussi de progresser. En Inde, 740 nouveaux décès attribués au Covid-19 ont été recensés en 24 heures, selon un bilan officiel vendredi. Avec 30 000 décès, le pays devient le sixième comptant le plus de morts dans le monde, derrière les États-Unis, le Brésil, la Grande-Bretagne, le Mexique et l’Italie.
Plusieurs pays ont eux choisi d’imposer à nouveau des mesures de confinement partiel. Les quelque 10 millions d’habitants de Tokyo ont ainsi été invités à rester chez eux depuis jeudi, premier jour d’un long week-end férié au Japon. D’autres renforcent leur dispositif de dépistage, comme l’Allemagne qui proposera des tests gratuits aux voyageurs de retour dans le pays. Et en Afrique du Sud, les écoles publiques ont refermé leurs portes pour un mois, dans ce pays qui a connu une hausse de près de 60% du nombre total de décès naturels au cours des dernières semaines.
LQ/AFP