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Covid-19 : la France ouvre la vaccination pour tous, une « étape clé »


Vacciner le plus largement possible est un enjeu majeur pour éviter une reprise de l'épidémie dans les semaines et les mois à venir (archives LQ/Hervé Montaigu)

Fini les critères d’âge ou d’état de santé: toute la population majeure de France est éligible depuis lundi à la vaccination contre le Covid-19, « étape clé » pour éviter un rebond de l’épidémie alors que les restrictions s’allègent peu à peu dans ce pays.

« Je suis totalement convaincu qu’on va voir beaucoup de monde se faire vacciner », a estimé sur la télé LCI Alain Fischer, le « monsieur vaccins » du gouvernement français, qualifiant ce nouvel élargissement de la campagne d' »étape clé » pour protéger la population et « retrouver une vie de plus en plus normale ».

Mais les candidats doivent s’armer de patience: les réservations, qui ont démarré jeudi, arrivent de manière « progressive » sur les plateformes internet spécialisées (Doctolib, etc…), selon le ministre de la Santé Olivier Véran.

25.431.357 personnes ont reçu au moins une injection en France (soit 38% de la population totale et 48,4% de la population majeure), parmi lesquelles 10.777.150 personnes ont reçu deux doses. Au 15 juin, « il y a de bonnes chances qu’on soit au-delà » de l’objectif du gouvernement de 30 millions de primo-vaccinés, a estimé le Pr Alain Fischer.

Avec « 28 millions de personnes adultes éligibles à la vaccination et non vaccinées » pour « en moyenne 500.000 rendez-vous disponibles chaque jour », Doctolib a toutefois prévenu qu’il ne pourrait pas répondre à toutes les demandes au regard du « nombre encore limité de doses de vaccins, notamment Pfizer et Moderna ».

Une nouvelle accélération des livraisons est prévue en juin, avec 76,7 millions de doses attendues après 44,5 millions en mai. Le directeur Europe de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a prévenu vendredi que l’épidémie ne sera terminée qu’après la vaccination d’au moins 70% de la population mondiale. Il a déploré un « déploiement de la vaccination (…) encore trop lent », y compris en Europe.

Dans les 53 territoires que compte la région Europe selon les critères de l’OMS, seulement 26% de la population a reçu une première dose de vaccin.

La crainte des nouveaux variants

A travers le continent, la contagiosité de plus en plus accrue des nouveaux variants est source d’inquiétude. En Grande-Bretagne, la campagne de vaccination est largement plus avancée qu’en France. Près de 35 millions de personnes ont reçu une première dose, et plus de 16 millions une deuxième dose depuis début décembre. Ce succès, ainsi que plusieurs mois de confinement, ont entraîné une chute du nombre de contaminations et de décès liés au coronavirus dans le pays.

En Allemagne, après des débuts laborieux, la campagne de vaccination a fortement accéléré. Selon de récentes données de l’Institut Robert Koch, 41% des adultes ont reçu au moins une dose de vaccin, et près de 16% sont complètement immunisés.

En France, « sans vaccination massive, l’épidémie pourrait repartir », car « l’arrivée de nouveaux variants plus transmissibles » fait grimper la proportion de la population qui doit être vaccinée, prévient dans le Journal du Dimanche, Arnaud Fontanet, épidémiologiste à l’Institut Pasteur.

Une prudence justifiée, selon Alain Fischer, qui observe que « les courbes vont dans le bon sens » mais qu' »on n’est pas tout à fait à l’abri » d’une reprise. Les indicateurs sanitaires ont continué de s’améliorer dimanche en France, avec 8.541 cas positifs recensés à travers le pays, tandis que 16.775 malades du Covid étaient soignés à l’hôpital, dont 2.993 en services de soins critiques, le chiffre le plus faible depuis fin janvier.

« Si la décrue se poursuit jusqu’au 9 juin, prochaine étape de la levée des restrictions, nous passerons un été tranquille », estime Arnaud Fontanet. Pour ça, « les quinze jours à venir seront cruciaux », prévient le membre du conseil scientifique, qui guide le gouvernement, appelant les Français à ne pas relâcher les gestes barrière.

AFP/LQ