Les autorités turques vont surveiller les mouvements des personnes testées positives au nouveau coronavirus et de leurs proches grâce à une application pour smartphone, a annoncé jeudi le gouvernement, une mesure visant à freiner l’épidémie qui s’accélère en Turquie.
Si une personne malade ou ayant été en contact avec elle quitte son domicile, elle recevra un SMS puis un appel téléphonique automatisé lui demandant de rentrer, a indiqué la présidence turque dans une vidéo de présentation de cette mesure. Si elle n’obtempère pas ou récidive, la police sera alertée et des sanctions, par exemple une contravention, seront prises.
L’annonce de cette mesure, qui doit être mise en œuvre cette semaine, intervient au moment où plusieurs pays européens réfléchissent à la manière d’utiliser les smartphones pour lutter contre le Covid-19 sans porter atteinte à la vie privée.
La présidence turque assure que ce pistage se fera dans le respect des lois relatives aux données personnelles et que tous les éléments récoltés seront détruits une fois l’épidémie terminée. « Des projets similaires développés dans d’autres pays du monde ont permis d’obtenir d’excellents résultats dans la lutte contre le Covid-19 », a souligné la présidence.
La Turquie est confrontée depuis plusieurs jours à une accélération de l’épidémie. Elle a enregistré plus de 42 000 cas dont 908 mortels, selon le dernier bilan officiel publié jeudi. Face à cette situation, le président Recep Tayyip Erdogan a multiplié les mesures : les écoles, bars et espaces culturels ont été fermés, les vols suspendus et les déplacements restreints.
Mais des opposants et médecins exhortent Recep Tayyip Erdogan à mettre en place un confinement généralisé, une mesure rejetée par le président qui ne veut pas paralyser la fragile économie turque. Pour le moment, seules les personnes âgées de plus de 65 ans, de moins de 20 ans ou atteintes de maladies chroniques n’ont pas le droit de sortir, même pour faire leurs courses.
AFP/LQ