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Covid-19 : la Catalogne confine quelque 200 000 personnes


La basilique de la Sagrada familia à Barcelone a rouvert ses portes samedi, après plus de trois mois de fermeture pour cause de pandémie de coronavirus. (Photo : AFP)

La région de Catalogne a ordonné samedi le confinement de quelque 200 000 habitants autour de la ville de Lerida, en raison d’un regain de contagion alors que l’Espagne entame les vacances d’été et s’ouvre plus largement aux touristes.

« Nous avons décidé de confiner la zone del Segria (autour de la ville de Lerida, 150 km à l’ouest de Barcelone), sur la base de données qui confirment une croissance très importante du nombre de cas de contagions de Covid-19 », a déclaré devant la presse le président de la région, l’indépendantiste Quim Torra. Depuis samedi midi, entrées et sorties de cette zone qui compte 200 000 habitants sont restreintes, les regroupements de plus de dix personnes interdits et les visites dans les maisons de retraite suspendues.

« On ne peut ni entrer ni sortir » de cette zone, a précisé le « ministère » régional de l’Intérieur. Cependant la mesure ne s’applique pas aux travailleurs en déplacement, tels les nombreux saisonniers agricoles étrangers présents pour la récolte des fruits. La circulation n’est pas restreinte à l’intérieur de la zone elle-même mais il y est recommandé de « minimiser les déplacements » et « d’utiliser un masque dans la rue », précise l’Intérieur.

« Ça a été une surprise », a témoigné Josep Raluy, un retraité de 63 ans qui était allé passer la journée dans une maison secondaire et est rentré chez lui par précaution. « C’est un nouveau retour en arrière, ce n’est pas bon », soupirait-il, alors que débutent les vacances d’été. Dans cette zone, les réunions doivent à présent se limiter à 10 personnes maximum, et les visites dans les maisons de retraites sont restreintes.

Deux semaines seulement après la levée du confinement généralisé

La région avait informé vendredi de 4 030 cas de coronavirus dans la province de Lerida, soit 60 de plus que jeudi. Une tente a été installée aux portes de l’hôpital de Lerida pour accueillir toutes les personnes présentant des symptômes. La région de Madrid, qui avait été l’épicentre de l’épidémie, a de son côté notifié vendredi un foyer de cinq cas détectés dans la capitale espagnole, dans le même milieu professionnel. Lors d’un déplacement en Galice (nord-ouest) avant un scrutin régional, le chef du gouvernement Pedro Sanchez a lancé samedi un double message : « Ne baissons pas la garde, mais ne nous laissons pas abattre par la peur ». « Il faut sortir dans la rue, profiter de la nouvelle normalité, relancer l’économie (…) et être conscient que l’État est mieux préparé pour lutter » contre les reprises de l’épidémie, a assuré le dirigeant socialiste. Deux semaines seulement après la levée du confinement généralisé qui empêchait les Espagnols de quitter leur province, l’isolement de 200 000 habitants coïncide avec la réouverture des frontières aux ressortissants de 12 nouveaux pays.

L’Espagne avait déjà admis les citoyens de l’UE et de l’espace Schengen ainsi que les Britanniques le 21 juin. L’Espagne est un des pays les plus affectés par la pandémie, avec au moins 28 385 morts. Mais les autorités estiment avoir réussi à contrôler la contagion après un sévère confinement de plus de trois mois. Cependant, le pays avait enregistré vendredi 17 morts du coronavirus en un jour, selon le ministère de la Santé, soit le plus grand nombre quotidien de décès depuis 19 juin.

Le ministère de la Santé avait souligné vendredi que de nouveaux renforts avaient été déployés dans les aéroports, pour « le contrôle des arrivées des voyageurs », avec prise de température et recueil de leurs données personnelles. Le nombre de cas confirmés atteint les 250 545 pour 47 millions d’habitants, selon le dernier bilan du ministère de la Santé vendredi.

Au Portugal voisin, des foyers subsistent, notamment dans la région de Lisbonne: 700.000 habitants de 19 quartiers populaires de la banlieue de la capitale portugaise ont été reconfinés mercredi à domicile pour deux semaines, afin d’endiguer des contaminations reparties à la hausse.

LQ/AFP