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Covid-19 : caps macabres aux États-Unis et au Brésil, le choc économique s’étend


Les États-Unis ont franchi depuis mercredi le cap des 150 000 morts. (illustration AFP)

Les États-Unis, le pays le plus endeuillé au monde par la pandémie de coronavirus, ont franchi mercredi le cap des 150 000 morts tandis que le bilan s’est accéléré au Brésil avec 90 000 décès et que la récession économique s’installe dans plusieurs pays du monde.

La première puissance mondiale, qui avait annoncé fin février son premier décès lié au nouveau coronavirus, déplore le chiffre macabre de 150 000 morts cinq mois plus tard, alors que la crise sanitaire a poussé des millions de gens au chômage. Le pays a enregistré mercredi près de 1 270 morts supplémentaires en une journée, et plus de 68 000 nouveaux cas, remontant ainsi aux niveaux enregistrés ces deux dernières semaines.

Plusieurs États comme la Californie, le Texas et surtout la Floride, qui a atteint un nouveau record de décès mercredi (216), ont dû faire marche arrière sur la réouverture de leur activité. À Washington, un élu républicain réticent à porter un masque au Congrès américain a été testé positif au Covid-19 mercredi alors qu’il s’apprêtait à partir au Texas avec le président Donald Trump.

Au Brésil, deuxième pays où le Covid-19 tue le plus au monde après les États-Unis, le bilan a grimpé mercredi à 90 134 morts et un nombre très élevé de nouvelles contaminations en une journée a été enregistré, à 69 074, selon le ministère de la Santé. Des données officielles d’autant plus inquiétantes qu’elles paraissent sous-évaluées aux yeux des scientifiques alors que le pays pratique très peu de tests.

Au Paraguay, le gouvernement a rétabli une quarantaine presque totale à Ciudad del Este, la deuxième plus grande ville du pays, à la triple frontière avec le Brésil et l’Argentine, en raison de la propagation des infections à coronavirus, provoquant la colère de la population locale. En Bolivie, un huitième ministre a été testé positif au coronavirus mercredi.

101 nouveaux cas en Chine

L’impact économique de la pandémie est dévastateur dans plusieurs régions du monde. « Cette pandémie est le plus grand choc pour l’économie américaine de mémoire humaine », a souligné mercredi le président de la Banque centrale américaine (Fed) Jerome Powell. « Du plus bas niveau de chômage en 50 ans au plus haut niveau depuis 90 ans, et cela en deux mois », a-t-il encore relevé, exhortant les politiques à soutenir encore davantage les ménages et les entreprises. Les analystes s’attendent à l’annonce jeudi d’une chute inédite du PIB américain au 2e trimestre : au moins -35 %.

Du jamais vu non plus pour l’Allemagne, qui devrait dévoiler jeudi un recul de son PIB de près de 10 %, la pandémie ayant entraîné le pays dans sa pire récession de l’après-guerre.

En Chine, d’où est partie la pandémie fin 2019, les autorités ont annoncé mercredi 101 nouveaux cas de contamination, le plus lourd bilan en trois mois, alors que salles de sport, bars et musées étaient fermés dans les zones les plus touchées.

Hong Kong est pour sa part sur le point de connaître une épidémie de « grande ampleur », a averti la cheffe de l’exécutif, Carrie Lam, au moment où entraient en vigueur dans la ville les mesures de distanciation sociale les plus poussées depuis le début de la crise. L’économie hongkongaise s’est enfoncée dans la récession au deuxième trimestre, avec une contraction de son PIB estimée à 9 % sur un an.

En Europe, un pic de surmortalité de 50 %

En Russie, le président Vladimir Poutine a jugé que la situation restait « difficile » et pouvait « basculer d’un côté comme de l’autre ». Moscou veut « éviter d’imposer un nouveau régime de restrictions » après avoir prescrit un long confinement pendant tout le printemps, dans la capitale notamment. Selon les statistiques officielles de mercredi, la Russie a enregistré 5 475 nouveaux cas de Covid-19, portant le total à 828 990, dont 13 673 ont été mortels.

En France, les finances des collectivités locales vont subir un impact négatif d’environ 7,3 milliards d’euros cette année en raison des pertes de recettes fiscales et des surcoûts entraînés par la crise sanitaire. Le ministre de la Santé Olivier Véran a appelé les Français « ne pas lâcher » les efforts pour éviter la « deuxième vague ». « C’est un peu la parabole du rocher de Sisyphe : on pensait avoir fini et le virus revient. Il nous faut un vaccin », a résumé le ministre.

L’Insee, l’institut statistique français, a révélé jeudi qu’entre fin mars et début avril, l’épidémie avait engendré en Europe un pic de surmortalité de 50% par rapport à une moyenne basée sur le nombre de décès la même semaine entre 2016 et 2019. Cette surmortalité a atteint 60% en France, 155% en Espagne, 91% en Belgique.

Dans la course mondiale à la production d’un vaccin, la Russie a annoncé mercredi qu’elle espérait entamer la production de deux d’entre eux en septembre et en octobre, tentant de prendre le monde entier de vitesse.

AFP/LQ