Des chercheurs britanniques ont annoncé mardi avoir fait « une avancée majeure » dans le traitement des malades gravement atteints par le Covid-19, au moment où la Chine fait face à une inquiétante flambée de la maladie à Pékin.
Les responsables de l’essai clinique britannique Recovery ont découvert qu’un médicament de la famille des stéroïdes, le dexamethasone, réduisait d’un tiers la mortalité chez les malades les plus gravement atteints.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a salué une « percée scientifique ». « C’est le premier traitement avéré qui réduit la mortalité chez les patients atteints par le Covid-19 sous assistance d’oxygène ou de respirateur », a commenté le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Ce médicament est déjà utilisé dans de nombreuses indications pour son effet anti-inflammatoire puissant.
Nouvelle vague à Pékin ?
Au même moment, en Chine, la situation épidémique à Pékin était jugée « extrêmement grave » par les autorités, faisant craindre la possibilité d’une nouvelle vague de contaminations.
Au total, 137 personnes ont été contaminées depuis la semaine dernière dans la mégapole de 21 millions d’habitants.
Ce rebond du nombre d’infections, centré autour du marché géant de Xinfadi, dans le sud de la capitale, a poussé les autorités aéroportuaires à annuler plus d’un millier de vols au départ et à l’arrivée des deux aéroports de Pékin. Les écoles avaient été fermées dès mardi, et les habitants de la capitale sont invités à reporter tout voyage non essentiel.
Le Covid-19 a fait son apparition fin 2019 en Chine, à Wuhan dans le centre du pays, avant de gagner toute la planète.
Au moins 8.090.290 cas d’infection parmi lesquels 438.250 décès ont été comptabilisés au total, notamment en Europe, continent le plus touché avec plus de 2,4 millions de cas (188.349 morts) et aux Etats-Unis, qui comptent le plus grand nombre de cas diagnostiqués (plus de 2,1 millions) et de décès, selon un comptage réalisé mardi à 19h00 GMT par l’AFP à partir de sources officielles.
Les Etats-Unis ont déploré 740 morts en 24 heures, selon le décompte de l’université Johns Hopkins à 20H30 locales mardi (2h30 GMT mercredi).
Le nombre total de décès du Covid-19 enregistrés dans le pays dépasse désormais 116.850, soit plus que le nombre de soldats américains tués durant la Première Guerre mondiale -environ 116.500 selon le département des Anciens combattants des Etats-Unis.
En Inde, un nouveau comptage mercredi, en particulier à Bombay, a abouti à recenser 11.903 morts au total, soit plus de 2.000 que le chiffre de la veille. L’épidémie est loin d’être contenue dans ce pays, alors que le confinement a été levé début juin.
Sur le Vieux Continent, la progression de la maladie est désormais sous contrôle, estiment les gouvernements, qui ont rouvert lundi les frontières avec leurs voisins.
L’Espagne attend le 21 juin pour ouvrir ses frontières avec les pays de l’UE, sauf le Portugal. Mais elle accueille depuis lundi ses premiers voyageurs allemands depuis des mois sur l’île des Baléares, dans le cadre d’un projet pilote.
Etat d’exception au Chili
De l’autre côté de l’Atlantique, la pandémie continue de faire rage en Amérique latine et aux Caraïbes, qui ont dépassé les 80.000 décès.
La moitié sont recensés au Brésil qui, avec 45.241 morts (dont 1.282 mardi) est le deuxième pays le plus endeuillé. La journée de mardi a vu un nombre record de cas (près de 35.000 en 24 heures).
Au Chili, l' »état d’exception constitutionnel pour catastrophe » a été prolongé de trois mois pour freiner l’épidémie, tandis que l’Equateur a prolongé de 60 jours, jusqu’au 13 août, l’état d’urgence.
Et le Pérou a enregistré plus de 7.000 décès dus au coronavirus, pour 237.000 infections après trois mois de confinement. Le ministre de la Santé, Victor Zamora, a toutefois relevé des signes positifs: « L’épidémie montre une décrue (…) le rythme de la contagion ralentit ».
Les Etats-Unis et le Canada ont quant à eux décidé de prolonger la fermeture de leur frontière commune jusqu’au 21 juillet pour tous les déplacements non essentiels. Il en ira de même pour la frontière américano-mexicaine.
La mousson, facteur aggravant
L’Inde redoute de son côté une aggravation de la crise sanitaire avec la mousson annuelle et son cortège de maladies.
« Le Covid-19 nous a laissé démunis », dit Vidya Thakur, forte de plus de trois décennies d’expérience de médecin dans un système de santé public indien sous-financé. « La mousson va rendre les choses encore plus compliquées ».
Plus d’un demi-million de personnes sont contaminées chaque année en Inde par des maladies favorisées par les pluies, comme la dengue et la paludisme, lors de la grande mousson qui s’abat sur le pays d’Asie du Sud de juin à septembre. Des infections qui présentent des symptômes presque identiques à ceux du Covid-19: fièvre, difficultés à respirer, perte d’appétit.
Et à quelques semaines du grand pèlerinage annuel à la Mecque prévu fin juillet, l’Arabie saoudite se trouve elle face à un choix délicat: limiter le nombre de pèlerins ou annuler le hajj. « La décision sera bientôt prise et annoncée », assure un responsable saoudien.
AFP