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Coronavirus : la situation mondiale et européenne, ce mardi


Le prix du baril coté à New York a chuté lundi en dessous de zéro à la fin d'une séance infernale (Photo : Getty images / AFP).

La chute spectaculaire du pétrole à New York lundi, conséquence du ralentissement économique majeur induit dans le monde par la pandémie de coronavirus, est venue montrer combien sera difficile un retour à la normale, même si une partie des Américains ont manifesté pour précipiter les choses.

Le prix du baril coté à New York a chuté lundi en dessous de zéro à la fin d’une séance infernale, face à une chute vertigineuse de la demande et des réserves américaines près de la saturation.

« Le problème c’est qu’en ce moment dans le monde, personne ne conduit de voiture », a observé le président américain Donald Trump. « Les usines sont fermées et les commerces sont fermés. »

Jugeant la pandémie de coronavirus « sous contrôle », l’Allemagne a commencé lundi à assouplir les mesures de confinement qui ont mis l’économie mondiale à l’arrêt, une délicate opération dans une Europe cloîtrée depuis des semaines.

L’Europe toujours la plus touchée

A ce jour, le continent européen a payé le plus lourd tribut, comptant près des deux tiers des plus de 168.000 morts recensés dans le monde lundi.

L’Italie a été le pays le plus touché (24.114 décès), suivi de l’Espagne (20.852), la France (20.265) et du Royaume-Uni (16.509), selon un dernier bilan de l’épidémie établi à partir de sources officielles.

En Italie, le nombre de malades a toutefois baissé lundi pour la première fois, ce que le chef de la protection civile Angelo Borelli a qualifié de « donnée positive ».

Et au Royaume-Uni, 449 morts ont été enregistrés lundi, soit le plus faible bilan quotidien depuis le 6 avril.

En Allemagne, avec 140.000 cas recensés et environ 4.400 décès, la pandémie est « sous contrôle et gérable », ont jugé les autorités, qui ont autorisé la réouverture lundi matin des magasins d’une surface inférieure à 800 m2.

Commerces d’alimentation, librairies, garages, magasins de vêtements et autres fleuristes peuvent de nouveau accueillir des clients.

A Leipzig, Manuela Fischer, propriétaire d’une boutique de mode, se disait « incroyablement heureuse » de rouvrir son commerce, en sortant ses modèles en terrasse sous le soleil printanier.

Lieux culturels, bars, restaurants, terrains de sports demeurent néanmoins fermés. Les grands rassemblements tels que les concerts ou compétitions sportives, sont toujours interdits, au moins jusqu’à fin août. Ecoles et lycées rouvriront progressivement à partir du 4 mai.

Les rassemblements de plus de deux personnes restent proscrits, une distance minimale de 1,5 mètre est censée être observée dans les lieux publics, et le port du masque « fortement recommandé ».

La situation reste « fragile », a prévenu la chancelière Angela Merkel. « Nous sommes au début de la pandémie et nous sommes encore loin d’être sortis de l’auberge », a-t-elle déclaré, jugeant qu’il serait « extrêmement dommage de connaître une rechute ».

Cette stratégie de sortie de crise, mise en œuvre par l’Allemagne, locomotive économique du vieux continent, est scrutée par une Europe qui vit sous cloche depuis près d’un mois, et dont certains pays s’apprêtent à entamer le défi du déconfinement à mesure que la maladie y apparait contenue.

Retrouver les copains

L’enjeu est énorme : relancer progressivement l’activité, contenir les impatiences des populations enfermées, voire les risques d’explosion sociale, tout en prévenant une possible résurgence du virus et en préservant des systèmes sanitaires saturés.

Signe de l’urgence économique, la Banque d’Espagne prévoit pour 2020 une chute vertigineuse, « sans précédent dans l’histoire récente », de 6,6% à 13,6% du PIB de la quatrième économie de la zone euro en raison de la pandémie.

L’Autriche avait permis mardi dernier la réouverture prudente de ses petits commerces et jardins publics.

La Norvège a commencé lundi à rouvrir ses « barnehager », établissements qui englobent crèches et école maternelle, premier pas d’une levée lente et progressive des restrictions décrétées mi-mars.

Silje Skifjell a ainsi déposé ses deux garçons Isaak et Kasper dans une crèche au nord d’Oslo, dont l’aîné était « tellement content de retrouver ses copains ».

Huis clos ou arrêt définitif ? Sur fond de déconfinement progressif, l’Union européenne de football (UEFA) a convoqué cette semaine plusieurs réunions pour évoquer l’éventuelle reprise des compétitions malgré le coronavirus.

La France, l’Espagne et l’Italie, se préparent elles aussi à de premières mesures de déconfinement dans les jours ou les semaines à venir.

La France a fait lundi un premier pas en autorisant à nouveau, sous conditions, les visites aux pensionnaires des maisons de retraite.

Au Danemark, les petits commerces ont reçu lundi la permission de rouvrir leurs portes, à conditions d’appliquer de strictes mesures d’hygiène et de séparation. Les crèches danoises avaient rouvert le 15 avril.

En Serbie, certaines mesures de restriction seront assouplies à partir de mardi. Les personnes de plus de 65 ans pourront ainsi sortir se promener trois fois par semaine, si elles restent près de chez elles.

En Italie, les premières mesures d’allègement ne seront pas prises avant le 3 mai. Mais peu à peu les entreprises rouvrent, même si c’est de façon partielle et avec beaucoup de précautions.

En Espagne, la morgue improvisée dans une patinoire de Madrid, un moment symbole de l’hécatombe, fermera mercredi.

En revanche au Royaume-Uni, le confinement instauré le 23 mars a été prolongé d’au moins trois semaines jeudi et le gouvernement n’envisage pas encore d’en sortir.

Même son de cloche aux Etats-Unis qui a déploré lundi plus de 1.400 morts en 24 heures. Si Donald Trump a dévoilé un plan pour relancer l’économie de la première puissance mondiale, la majorité du pays est encore confinée. Au grand dam des Américains « anti-confinement » qui après le Texas et une dizaine d’autres Etats ce week-end, ont manifesté lundi à Harrisburg, en Pennsylvanie.

« La nouvelle normalité » nécessitée par le virus « ne veut pas dire que nous devons sacrifier nos libertés pour la sécurité de notre pays » a lancé, depuis le haut des marches du Capitole, un parlementaire local républicain, Aaron Bernstine, alors que la foule scandait « USA! USA! USA! », comme dans les meetings électoraux du président Trump, suspendus par l’épidémie.

Mise en cause par Washington sur sa gestion de la crise du coronavirus, l’Organisation mondiale de la santé a continué à se défendre lundi, assurant, par la voix de son directeur général, avoir alerté le monde « dès le premier jour » et « n’avoir rien caché aux Etats-Unis ».

AFP