Édouard Philippe, en première ligne pour mettre en œuvre les annonces d’Emmanuel Macron afin de freiner le coronavirus, a annoncé vendredi l’interdiction des rassemblements de plus de 100 personnes et juge possible d’organiser les deux tours des municipales dans « de bonnes conditions ».
« Nous allons faire passer cette limite aux rassemblements de 100 personnes. L’idée c’est de faire en sorte que nous puissions ralentir la progression, la circulation du virus » et cette interdiction s’appliquera sur tout le territoire national et dès maintenant, a expliqué le Premier ministre sur TF1. « Cent personnes, ça veut dire évidemment des conséquences importantes pour les théâtres, pour les cinémas », a reconnu le chef du gouvernement. « Il n’est absolument pas questions de fermer les commerces alimentaires », ni « de fermer les transports en commun », a-t-il toutefois précisé.
Sur les municipales, le Premier ministre s’est voulu confiant. « Si nous avons pris cette décision (de maintenir les élections), c’est en écoutant les scientifiques et nous avons la conviction que nous pouvons organiser dans de bonnes conditions le premier et le second tour » (dimanche et le 22 mars), a-t-il assuré. « Les procurations c’est encore possible » pour le deuxième tour, a-t-il insisté alors qu’une forte abstention est redoutée par certains.
« Il faut prendre au sérieux cette crise sanitaire et en même temps, il faut avoir confiance dans le bon sens des Français, dans la capacité de notre pays, de notre État, de notre peuple, à franchir ces difficultés », a-t-il fait valoir. Interrogé sur la fermeture, à partir de lundi et « jusqu’à nouvel ordre », des crèches, écoles et universités, Édouard Philippe a expliqué qu’on « maintiendra ces mesures aussi longtemps que c’est nécessaire ». « Notre ligne c’est que pour ceux qui doivent passer des concours, on devrait pouvoir les maintenir », a-t-il toutefois précisé.
Il ne s’est pas prononcé sur le passage au stade 3 de la lutte contre le coronavirus, estimant que « la question c’est les mesures, l’impact, la façon dont les Français les perçoivent et les respectent ». Concernant la fermeture des établissements scolaires et des universités, il a affirmé que le but était de maintenir les concours dans les facs et pour le bac, « il faudra adapter les programmes ». Il a plaidé pour une « coordination » européenne, regrettant « des tentations de mesures très nationales et non coordonnées ».
LQ/AFP