La Belgique, un des pays européens les plus endeuillés par la pandémie de coronavirus, a rectifié mercredi à la baisse son nombre de morts, en raison d’un mauvais recensement des décès au printemps dans certaines maisons de retraite.
Ainsi ce chiffre, qui frôlait depuis quelques jours la barre des 10 000, s’affichait mercredi matin après rectification à 9 878, a précisé l’institut scientifique de santé publique Sciensano.
La correction résulte d’«informations plus détaillées» fournies par l’autorité régionale flamande sur le profil de centaines de personnes décédées en maisons de retraite au nord du pays entre mars et juin, a expliqué une porte-parole de Sciensano, Frédérique Jacobs. Ces précisions ont permis de mettre en évidence des « décès signalés deux fois » ou des causes de mortalité différentes, aboutissant à « un solde net de moins 121 », a ajouté Frédérique Jacobs lors d’une conférence de presse.
La Belgique, pays de 11,5 millions d’habitants, connaît l’un des plus forts taux de mortalité au monde rapporté à la population. À titre de comparaison, la France, environ six fois plus peuplée, a recensé à ce jour 30 544 morts. Son taux de mortalité (environ 452 morts pour un million d’habitants) est nettement inférieur au chiffre belge (852), selon des données compilées par l’AFP.
Les seniors en maison de retraite durement touchés
Les autorités belges ont opté dès le début de la pandémie il y a six mois pour un recensement large des décès, additionnant ceux intervenus à l’hôpital et en maisons de retraite. Ont aussi été inclus les décès possiblement liés au virus, sans forcément qu’un test ait pu confirmer ce soupçon. Lors du pic de la pandémie en avril, la Belgique avait comptabilisé pendant une dizaine de jours plus de 250 décès quotidiens, avec un record de 342 le 12 avril, toujours selon les chiffres de Sciensano. La barre des 5 000 morts avait été franchie le 17 avril.
Les seniors des quelque 1 500 maisons de refaite de Belgique ont été durement frappés par la pandémie. Ces établissements ont enregistré environ la moitié des décès selon les chiffres officiels. Un chiffre qui grimpe à près des deux tiers (64 %) si l’on intègre les résidents de maisons de retraite morts à l’hôpital, avait calculé en juillet MSF Belgique, dénonçant des situations de fin de vie « parfois effroyables ».
LQ/AFP