La Gironde et Bordeaux font désormais l’objet de toute une série de mesures restrictives pour enrayer la progression du Covid, avec l’abaissement à 1 000 personnes de la jauge pour les événements publics comme les compétitions sportives et un appel « solennel » à tous les Bordelais de ne pas être plus de dix dans la sphère privée.
Pas plus de 10 personnes rassemblées non plus dans les parcs, jardins ou sur les quais, soirées dansantes interdites dans les bars ou pour un mariage, fêtes étudiantes annulées, Journées du Patrimoine (19-20 septembre) annulées, sorties scolaires suspendues, interdiction de consommer debout dans les bars, de consommer de l’alcool sur la voie publique vestiaires, fermés sauf dans les piscines, fêtes foraines, brocantes… interdites : la préfète Fabienne Buccio a détaillé lundi des restrictions touchant Bordeaux et sa métropole (800 000 habitants).
« Les rassemblements c’est 10 personnes mais on peut avoir une jauge jusqu’à 1 000 », a ensuite détaillé la préfète en conférence de presse. Mais au-delà de dix pour un mariage par exemple « il faudra une autorisation avec un protocole sanitaire ».
S’agissant des matches de rugby de l’Union Bordeaux-Bègles et de football des Girondins de Bordeaux: « les matches pourront avoir lieu mais la jauge sera à 1 000 », a insisté la préfète. Le week-end dernier, les Girondins avaient reçu Lyon en Ligue 1, et l’UBB Brive en Top 14 de rugby, devant 5 000 personnes.
Pour faire respecter ces mesures dans Bordeaux, où le port du masque est obligatoire dans le centre-ville, et en Gironde, département en zone rouge Covid, la préfète a demandé l’appui des polices municipales des 28 communes de la métropole, et annoncé que l’Etat allait détacher des gendarmes mobiles et une unité de CRS.
« S’il faut durcir… »
Ce plan sera « réévalué sous 2 à 3 semaines », a souligné Buccio. « S’il faut durcir les méthodes je le ferai, s’il faut les alléger je le ferai », a-t-elle assuré, expliquant qu' »il s’agit de provoquer une prise de conscience » puis de « sanctionner, verbaliser ceux qui ne jouent pas le jeu (…) il faut que nous agissions sur la minorité de 5% qui est la moins attentive ».
Concernant les bars et restaurants, qui redoutaient une fermeture avancée, la préfète a expliqué préférer « garder les personnes à l’intérieur d’un bar qui sera bien géré et organisé, plutôt que de pousser les gens dehors » dans la rue. 90% de ces établissements « se comportent bien et respectent les règles », a-t-elle souligné. Mais la pression est « accentuée sur ceux qui ne jouent pas le jeu », avec fermeture du jour au lendemain. Huit à Bordeaux ont déjà été décidées. Par ailleurs, concernant le milieu universitaire, les périmètres de port du masque ont été étendus autour des campus, salles de sport, de spectacle.
S’agissant de la sphère privée, la préfète ne pouvait qu’adresser des recommandations. « Je demande solennellement a chaque habitant (de la métropole) de limiter les rassemblements familiaux et festifs à 10 personnes maximum », a-t-elle exhorté. « Je pense particulièrement aux événements festifs comme les mariages ou anniversaires. Il ne s’agit pas de les annuler mais de les reporter. »
La directrice par intérim de l’ARS de Nouvelle Aquitaine, Hélène Junqua, a souligné que le taux d’incidence en Gironde était de plus de 158 cas pour 100 000 habitants, avec un pic à 298 cas pour 100 000 dans la tranche d’âge 15-44 ans. La population des 15-35, considérée ces dernières semaines comme vecteur majeur de la circulation du Covid à Bordeaux » n’a pas bien pris conscience des choses », a lâché la préfète.
La Gironde compte 57 clusters, dont 15 en Ehpad, a ajouté l’ARS. Dans ces Ehpad, le protocole « de crise » restera inchangé, mais les visites sont désormais limitées à deux par semaine et par résident.
« Tous les signaux sont au rouge », a dit à la même conférence de presse Yann Bubien, directeur du CHU de Bordeaux jugeant « la situation pas alarmante mais inquiétante ». Le CHU soigne aujourd’hui 77 patients Covid, dont 24 en réanimation, « avec une augmentation très forte depuis une dizaine de jours ». Mais l’offre de lits de réanimation, 180 lits actuellement, peut être portée si besoin à 300 lits, a rappelé Bubien.
Le préfet des Bouches-du-Rhône a également renforcé lundi les mesures pour freiner la propagation du Covid-19.
AFP