La présidente sud-coréenne, Park Geun-Hye, a quitté le palais présidentiel dimanche, deux jours après avoir été destituée par la Cour constitutionnelle, ouvrant une nouvelle page dans l’histoire du pays.
Mme Park a quitté la Maison bleue vers 11 heures pour rejoindre sa résidence privée dans le sud de Séoul, où des centaines de partisans étaient rassemblés pour protester contre la décision de la haute juridiction, selon l’agence Yonhap.
Des images diffusées en direct par la télévision sud-coréenne ont montré une limousine de couleur noire quittant la Maison Bleue, palais de la présidence, escortée par des dizaines de policiers à moto.
« La présidente Park Geun-Hye vient de quitter la Maison Bleue pour sa résidence privée. Aucune déclaration n’a été faite à son départ », a déclaré un porte-parole de la présidence, Kim Dong-Jo.
Quelque 800 policiers ont par ailleurs été mobilisés pour éviter des violences, après des manifestations de partisans et opposants de la présidente qui ont fait trois morts lors d’échauffourées avec les forces de l’ordre les jours précédents.
La Cour constitutionnelle avait confirmé vendredi la destitution de Mme Park, votée en décembre dernier par l’Assemblée nationale, entraînant son départ effectif du pouvoir. Les juges ont estimé que Mme Park avait enfreint la loi en permettant à sa confidente secrète, Choi Soon-Sil, de se mêler des affaires de l’Etat et qu’elle avait contrevenu aux règles de la fonction publique.
Première présidente démocratiquement élue à être destituée, Mme Park était depuis cloîtrée dans la Maison bleue, alors que des employés effectuaient des travaux dans sa résidence privée et la nettoyaient.
La confirmation de sa destitution la prive de tous ses pouvoirs et privilèges, sauf en matière de sécurité. La perte de son immunité l’expose à d’éventuelles poursuites judiciaires.
Une élection présidentielle doit être organisée dans les 60 jours suivant la décision de la cour. Des médias locaux ont avancé le 9 mai comme date la plus probable pour le scrutin.
Plus tôt dans la journée, Moon Jae-In, très bien placé pour succéder à la présidente destituée, a lancé un appel à l’unité pour faire entrer son pays dans une « nouvelle histoire ».
M. Moon, ancien leader du Parti démocratique, formation de l’opposition, est le grand favori des sondages avec le soutien de 36% des électeurs dans de récentes enquêtes d’opinion.
« Si le pouvoir des bougies nous a conduit si loin, nous devons maintenant travailler ensemble pour une victoire totale », a déclaré M. Moon lors d’une conférence de presse dimanche, en référence aux manifestations hebdomadaires ces derniers mois au cours desquelles les participants munis de bougies appelaient au limogeage de Mem Park.
« La Corée du Sud va entrer dans une nouvelle histoire à travers un changement de régime », a-t-il ajouté.
Après le vote des députés en décembre, des millions de Sud-Coréens étaient descendus dans la rue pour réclamer le départ de Mme Park. Si cette dernière s’est excusée à de multiples reprises, elle a démenti toute malversation.
Ce scandale à tiroirs empoisonne depuis des mois le pays, alors même que la Corée du Nord multiplie les tirs de missiles et les menaces, suscitant l’inquiétude de la communauté internationale.
Le Quotidien / AFP