L’OMS part du principe que la situation empire en Corée du nord, confrontée à une vague de Covid-19 et déplore le manque d’information et de coopération des autorités de Pyongyang, qui assurent de leur côté que le nombre de cas de « fièvre » baisse.
« A l’heure actuelle, nous ne sommes pas en mesure de faire une évaluation correcte de la situation sur le terrain. Nous partons du principe que les choses sont en train d’empirer, pas de s’améliorer », a déclaré le docteur Michael Ryan, responsable des situation d’urgence à l’Organisation mondiale de la santé, lors d’un point de presse mercredi à Genève.
« Encore une fois, il est très très difficile de fournir une analyse correcte au reste du monde quand nous ne disposons pas des données nécessaires », a-t-il insisté, expliquant que l’OMS disposait des mêmes informations que celles que Pyongyang veut bien fournir au reste du monde.
Selon la docteure Maria van Kerkhove, chargée de gérer la réponse à la pandémie de Covid-19 au sein de l’organisation, la Corée du nord a enregistré un total de 3,7 millions de cas de Covid-19. Les autorités ne parlent officiellement de « fièvre ».
Jeudi, l’agence officielle nord-coréenne KCNA recensait 96.610 nouveaux cas de « fièvre », contre 390.000 cas quotidiens signalés début mai. Le bilan officiel total est de plus de 3,8 millions de contaminations et de 69 décès. « Beaucoup de guérisons ont été rapportées mais il n’y qu’une information limitée qui nous vient du pays », a souligné la docteure van Kerkhove. Les 25 millions de Nord-Coréens ne sont pas vaccinés et le système de santé de leur pays est l’un des pires du monde.
Le docteur Ryan a expliqué que l’OMS avait « offert de l’aide à de multiples reprises » aux autorités nord-coréennes, y compris des vaccins « à trois reprises ». Et « nous continuons à les offrir », a-t-il martelé. Il a expliqué que l’OMS travaillait avec la Chine et la Corée du sud pour essayer d’avancer. « Nous voyons une attitude très positive pour tenter de régler ce problème collectif », a noté le docteur Ryan.
« Nous ne souhaitons pas voir de transmission intense dans une population vulnérable avec un système de santé déjà affaibli. Ce n’est pas bon pour les gens de la République populaire démocratique de Corée, ce n’est pas bon pour la région et ce n’est pas bon pour le monde », a-t-il insisté.