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Contrôles aux frontières : l’urgence de sauver Schengen pour l’UE


Le commissaire aux Migrations Dimitris Avramopoulos plaide pour un retour à la normale, tandis que la ministre danoise en charge des migrations ne veut pas que son pays soit "la destination finale de milliers et de milliers de demandeurs d'asile". (Photo AFP)

La Commission européenne a souhaité mercredi « revenir à la normale aussi vite que possible », après les réintroductions de contrôles aux frontières décidées par le Danemark et la Suède face à l’afflux de migrants.

Des « mesures exceptionnelles » ont été prises, et « nous sommes convenus de les maintenir à leur niveau minimum et de revenir à la normale aussi vite que possible », a souligné le commissaire aux Migrations Dimitris Avramopoulos. Il s’exprimait à l’issue d’une réunion avec des ministres danois, suédois et allemand, que la Commission avait convoqués pour qu’ils améliorent leur coordination, dans un contexte d’inquiétude grandissante pour la liberté de circulation dans l’espace Schengen. « Nous sommes tous convenus que Schengen et la libre circulation devaient être sauvegardés », a plaidé le commissaire européen.

La Suède, qui avait déjà réintroduit des contrôles à ses frontières dès la mi-novembre, impose depuis le 4 janvier aux compagnies de trains et d’autocars qui empruntent le pont de l’Öresund à partir du Danemark de vérifier les identités avant embarquement, côté danois. Le Danemark, qui craint que les migrants sans-papiers refoulés par la Suède ne restent sur son territoire, a réagi par une réintroduction des contrôles à sa frontière avec l’Allemagne.

« Ralentir les autoroutes » migratoires

L’Allemagne avait déjà réintroduit des contrôles à ses frontières, principalement avec l’Autriche, à la mi-septembre. A la frontière germano-danoise, « il n’y a pas de gros impact négatif » à la liberté de circulation, « mais il est important d’observer correctement la situation », a souligné mercredi à Bruxelles le secrétaire d’État allemand à l’Intérieur Ole Schröder. « Nous sommes tous d’accord sur le fait que nous voulons protéger le système Schengen », a-t-il insisté devant la presse. « Notre problème à ce moment en Europe, c’est que nous n’avons pas un système efficace de contrôle des frontières extérieures, notamment à la frontière gréco-turque. »

« Il y a un besoin de solutions européennes », a renchéri la ministre danoise chargée du dossier des migrations, Inger Stojberg, insistant sur le fait que son pays ne voulait pas « être la destination finale de milliers et de milliers de demandeurs d’asile ».

« Je pense que nous sommes d’accord sur le fait que les mesures nécessaires que nous avons prises ne devraient pas durer plus longtemps que nécessaire », a souligné son homologue suédois, Morgan Johannson. Il faut « ralentir les autoroutes qui ont été introduites à travers l’Europe, via la Grèce, les Balkans, l’Autriche et l’Allemagne », vers les pays nordiques, a-t-il néanmoins précisé, en référence aux routes migratoires.