La chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini a appelé lundi à un cessez-le-feu immédiat dans le sud-est de la Turquie, en proie à de violents combats entre les forces de sécurité turques et les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
«Nous appelons à un cessez-le-feu immédiat dans le sud-est», a déclaré devant la presse Mme Mogherini à l’issue d’un entretien avec les dirigeants turcs à Ankara, précisant que l’Union européenne (UE) «condamne fermement toutes les formes de terrorisme».
Le ministre turc des Affaires européennes Volkan Bozkir lui a immédiatement répondu que son pays entendait continuer son combat contre les rebelles kurdes. «En tant que pays souverain, la Turquie continuera son combat contre toutes les organisations terroristes, y compris le PKK, qui menacent sa sécurité nationale», a assuré Volkan Bozkir lors de la même conférence de presse.
«En le faisant, nous essayons de protéger les droits de nos citoyens», a-t-il plaidé.
Après plus de deux ans de cessez-le-feu, le conflit kurde a repris depuis l’été dernier, faisant voler en éclats les pourparlers de paix engagés à l’automne 2012 par le gouvernement islamo-conservateur turc pour tenter de mettre un terme à une rébellion qui a fait plus de 40 000 morts depuis 1984.
Les affrontements en cours, notamment dans plusieurs villes sous couvre-feu du sud-est à majorité kurde de la Turquie, ont fait de nombreuses victimes dans les deux camps, ainsi que des dizaines de civils selon les ONG. Plus d’un milliers d’universitaires turcs et étrangers ont récemment signé un texte dénonçant des «massacres» commis par l’armée contre des civils, suscitant la colère des autorités et des poursuites judiciaires contre les pétitionnaires.
AFP/M.R.