Le président français Emmanuel Macron a appelé jeudi à « œuvrer à un cessez-le-feu » entre Israël et le Hamas en ouverture de la conférence humanitaire sur Gaza à Paris et demandé à l’Autorité palestinienne de faire preuve de responsabilité.
« Dans l’immédiat, c’est à la protection des civils qu’il nous faut travailler. Il faut pour cela une pause humanitaire très rapide et il nous faut œuvrer à un cessez-le-feu », a déclaré le chef de l’État. « Celui-ci doit pouvoir devenir possible », a-t-il ajouté.
Emmanuel Macron a martelé qu’il était « absolument indispensable » de protéger les civils de la bande de Gaza et qu’il ne pouvait y avoir de double standard en matière de protection de vies humaines. « Ce n’est pas négociable », a-t-il souligné.
Si le président a répété qu’Israël avait « le droit de se défendre et le devoir de protéger les siens », il a redit que le gouvernement israélien avait aussi « une éminente responsabilité (…) de respecter le droit et protéger les civils ». « La lutte contre le terrorisme ne peut jamais aller sans règles », a-t-il poursuivi.
« La souffrance des Palestiniens dure depuis 75 ans », a souligné pour sa part le Premier ministre palestinien, Mohammed Shtayyeh. « Le temps est précieux. Six enfants sont tués par heure » à Gaza, a-t-il dit. « La solution est de mettre fin à l’occupation, de mettre fin aux colonies. Il faut que la communauté internationale mette fin à cette occupation », a également ajouté le responsable palestinien.
« Votre présence ici suffit à signifier que l’Autorité palestinienne est seule légitime à représenter le peuple palestinien et sa cause », lui a répondu Emmanuel Macron. « L’Autorité palestinienne a une responsabilité éminente (…) pour œuvrer avec la communauté internationale et trouver une solution sur la lutte claire contre le terrorisme, sur les questions humanitaires que nous évoquons aujourd’hui et sur la question politique », a-t-il poursuivi. « Je sais pouvoir compter sur vous ».
La situation humanitaire se dégrade « chaque jour davantage » à Gaza, a déploré le président français. L’ambition de la conférence qui se tient ce jeudi à Paris est « d’identifier les besoins en argent, en matériels pour les populations ».
La France va ainsi porter à 100 millions d’euros son aide d’urgence. Vingt millions avaient déjà été annoncés. Emmanuel Macron a en outre appelé à coordonner l’aide et à l’organiser de manière très concrète afin qu’elle puisse être acheminée.
« On a besoin d’un cessez-le-feu humanitaire. Il s’agit d’imposer le silence aux armes dans un but humanitaire », a déclaré de son côté Martin Griffiths, secrétaire général adjoint des Nations unies en charge des affaires humanitaires.
Le petit territoire palestinien est sous blocus israélien depuis l’attaque sans précédent lancée en Israël le 7 octobre depuis Gaza par le Hamas, qui a fait plus de 1 400 morts, majoritairement des civils. Les frappes de représailles d’Israël, qui s’est promis « d’anéantir » le Hamas, ont fait plus de 10.000 morts, essentiellement des civils, selon le mouvement islamiste palestinien.