La recapitalisation du système bancaire grec, étape essentielle pour la sortie de crise du pays surendetté, entre samedi dans sa dernière ligne droite, avec l’annonce par le gendarme bancaire européen des fonds nécessaires au renflouement.
L’opération de sauvetage qui sera ainsi enclenchée fait partie intégrante de l’accord du 13 juillet conclu in extremis entre Athènes et ses créanciers, UE et FMI, pour maintenir le pays dans la zone euro et lui redonner l’oxygène financier nécessaire pour émerger.
Asphyxiées par le surendettement du pays, et cinq ans d’austérité, et ébranlées au printemps par une amorce de panique bancaire sur fond de craintes d’une sortie de la monnaie commune, les banques se sont vu promettre une enveloppe de 25 milliards d’euros, sur le total des 86 milliards de prêts consentis à Athènes sur trois ans.
Dix milliards d’euros ont déjà été mis en août à disposition du Fonds hellénique de stabilité (FHS), qui doivent être complétés par une rallonge de 15 milliards d’euros à la condition qu’entre temps, le gouvernement de gauche radicale ait tenu tous ses engagements de nouvelles mesures de rigueur et réformes.
Ces sommes suffiront-elles? L’autorité européenne de supervision bancaire, basée à Francfort (ouest de l’Allemagne) répondra samedi en fin matinée, en chiffrant les montants requis pour les quatre banques systémiques, Banque nationale de Grèce, Eurobank, Alpha et Banque du Pirée, à l’issue d’un audit de deux mois.
«Il semble que les montants ne seront pas si extrêmes que les avaient estimés les marchés au départ, ce qui va faciliter l’opération», s’est prévalu mercredi dans un entretien à CNN Grèce Aris Xenofos, qui dirige le Fonds hellénique de stabilité financière (FHS), chargé de superviser le renflouement.
Les banques hellènes n’ont jusque là dû leur survie qu’à des aides d’urgence allouées par la Banque centrale européenne (BCE), des crédits ELA, et à la mise en place fin juin d’un contrôle des capitaux toujours en vigueur.
«Eviter» le bail-in
Les médias grecs tablaient ces dernières semaines sur un trou à combler variant de 10 à 25 milliards d’euros, dans la fourchette prévue par le troisième plan de sauvetage financier du pays. Mais le vice-président de la Commission européenne, Vladis Dombrovskis, a souligné lors d’une visite à Athènes en début de semaine, qu’il n’était pas question de faire un chèque au blanc au pays et à son système bancaire.
«La recapitalisation des banques est liée avec le résultat de la première évaluation du programme» …..prévue pour novembre, c’est à dire au respect à la lettre par Athènes de la feuille de route de redressement dictée par ses bailleurs de fonds, a-t-il souligné.
Il a mis en garde contre le risque de pertes pour les déposants en cas de retard: «Il est important d’achever la recapitalisation des banques d’ici à la fin de cette année pour éviter par exemple leur renflouement par les épargnants» (dit «bail-in»), a-t-il prévenu mardi.
Conscient de l’enjeu, et de l’urgence de huiler les rouages économiques, le gouvernement grec affiche sa volonté d’aller vite: un projet de loi doit être introduit au Parlement grec cette semaine fixant les règles de la recapitalisation, la troisième depuis l’éclosion de la crise de la dette en 2010.
Une première recapitalisation a eu lieu en 2012 pour compenser l’effacement d’une partie de la dette privée du pays (concernant surtout des obligations souveraines grecques détenues par les établissements de crédit) grâce à l’époque à l’octroi d’environ 40 milliards d’euros à la Grèce par les créanciers UE et FMI.
En 2013, les banques grecques ont dû à nouveau être recapitalisées, cette fois sur le marché privé.
Le gendarme bancaire européen rendra son verdict après avoir scruté à la loupe la solidité du bilan des banques, l’état des crédits qu’elles ont accordés ou encore la bonne évaluation de leurs actifs. Il a également mené des tests de résistance pour évaluer leur solidité dans plusieurs scenarii de crise.
Créée officiellement en 2014 pour surveiller quelque 123 groupes bancaires de la zone euro, cette autorité a pour mission de prévenir une nouvelle crise financière comme celle de 2008-2009.
AFP/M.R.
C’est reparti pour une énième recapitalisation mais aucune poursuite judiciaire contre la mafia politico financière qui est à la source de ces faillites en cascade! Un système mafieux qui a permis à 1000 familles grecques (les oligarques et armateurs) de s’enrichir en détournant des aides de Bruxelles avec la corruption des dirigeants politiques de leur pays et avec la complaisance de l’UE (voir les liens plus qu’amicaux entre Barroso pendant 10 ans de 2004 à 2014 et le consortium Latsis)! Encore une fois comme à Chypre, ce sont les épargnants qui in fine payent pour ces scandales (le bail-in)!Et rien toujours pas de cadastre, des permis de construire marchandés, une église qui, si elle aide les plus démunis ne paie toujours pas d’impôts et des armateurs qui ont réussi à faire inscrire dans la constitution grecque et ce depuis 1920, qu’ils étaient éxonérés d’impôts et qui de fait, se sont construits de véritables empires financiers dans le commerce, le pétrole puis dans la finance et l’immobilier! Ce sont eux qui se sont accaparés toutes les richesses de ce pays ou du moins tout ce qui est rentable en laissant au peuple la charge de ce qui ne rapporte rien (privatisation des bénéfices et socialisation des pertes)! Ce sont eux qui représentent 475 milliards d’actifs placés en Suisse, au Luxembourg, à Londres et dans les paradis fiscaux (Bahamas, Dubai et cie), ce sont eux qui spéculent en investissant dans des quartiers immobiliers de luxe (quartier My Fair) à Londres notamment et qui s’accaparent des ghettos pour ultra riches dans le monde! Mais l’UE ne fait rien parce que Bruxelles a largement favorisé l’expansion puis l’exode de ces fortunes!