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Climat: l’AIE prévoit un pic mondial des émissions de CO2 en 2025


"La crise mondiale de l'énergie déclenchée par l'invasion russe de l'Ukraine cause des changements profonds et à long terme" (Photo : Pixabay)

Effet paradoxal et positif pour le climat de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les émissions mondiales de gaz à effet de serre devraient atteindre un « point haut » dès 2025, soit une potentielle accélération de la transition énergétique du fait d’une hausse des investissements dans les énergies durables, a estimé l’Agence internationale de l’Energie (AIE).

A huit jours de la Conférence mondiale sur le climat COP27 en Egypte, l’Agence met également en garde dans son rapport annuel 2022 publié jeudi, contre les « fractures » entre pays riches et pauvres en matière d’investissements dans les énergies décarbonées, en réclamant un « effort international majeur » pour « réduire » ce « fossé inquiétant ».

« La crise mondiale de l’énergie déclenchée par l’invasion russe de l’Ukraine cause des changements profonds et à long terme qui ont le potentiel d’accélérer la transition vers un système énergétique plus durable et sûr », souligne l’AIE dans le document de présentation de son rapport.

Pour la première fois, les trois scénarios étudiés chaque année par l’Agence basée à Paris, émanation de l’OCDE, identifient un pic ou un plateau de consommation de chacune des énergies fossiles (charbon, gaz, pétrole) qui étouffent la planète et provoquent son réchauffement.

Dans le scénario central, qui se base sur les engagements déjà annoncés des gouvernements en matière d’investissements climatiques (« Inflation Reduction Act » aux Etats-Unis, « Fit for 55 » et « RePowerEu » en Europe, « Transformation verte » au Japon..), les émissions mondiales de CO2 plafonneraient ainsi à 37 milliards de tonnes en 2025, puis descendraient à 32 milliards de tonnes en 2050.

Mais malgré ces efforts, les températures moyennes augmenteraient d’environ 2,5 degrés d’ici 2100, ce qui est « loin d’être suffisant pour éviter des conséquences climatiques sévères ».

L’Agence souligne une fois de plus le besoin d’investissements massifs dans les énergies propres qu’elles soient vertes ou simplement décarbonées comme le nucléaire, et d’accélération dans certains domaines comme les batteries électriques (pour les voitures), le photovoltaïque, et les électrolyseurs qui produiront l’hydrogène destiné à décarboner l’industrie notamment.

Dans son scénario central, ces investissements doivent être supérieurs à 2.000 milliards de dollars d’ici 2030, et ils devraient monter à 4.000 milliards de dollars pour remplir les conditions du scénario prévoyant zero émission nette en 2050.

« Des efforts internationaux majeurs sont demandés pour combler le fossé inquiétant qui se creuse entre les économies avancées et celles des pays émergents ou en développement » en matière d’investissement dans les énergies propres, ajoute l’AIE.