Le président français François Hollande a appelé mardi les États-Unis du président élu Donald Trump à «respecter les engagements» pris dans le cadre de l’accord de Paris sur le climat scellé en 2015.
«Les États-Unis, première puissance économique du monde, deuxième émetteur de gaz à effet de serre, doivent respecter les engagements qui ont été pris», a-t-il lancé sous les applaudissements à la tribune de la COP22 à Marrakech. «Ce n’est pas simplement leur devoir, c’est leur intérêt, celui de la population américaine», des «entreprises américaines qui ont investi dans la transition écologique» mais aussi des «villes et des États fédérés qui se sont mobilisés».
La France, a-t-il poursuivi, «mènera ce dialogue avec les États-Unis et leur nouveau président, dans l’ouverture, dans le respect mais avec exigence et détermination» et «au nom» de la centaine d’États qui ont déjà ratifié l’accord de Paris. «Historique», celui-ci, a-t-il assuré, est «irréversible en droit et en fait» mais aussi «dans les consciences».
«L’inaction serait désastreuse pour le monde, désespérante pour les générations futures et dangereuse pour la paix», a fait valoir François Hollande, évoquant les migrations, les famines et les conflits qu’engendrerait un emballement des dérèglements climatiques. «Alors, agir pour le climat, c’est assurer la sécurité et la stabilité du monde», a-t-il insisté. Le président français a également salué «le rôle de Barack Obama (…) crucial pour obtenir un accord à Paris».
Evoquant, les «conflits», les «menaces», le «terrorisme» ou «la pauvreté» qui pèsent sur le monde, le président français a estimé «qu’il y a pour ceux qui font commerce de la peur un terreau pour prospérer», leur opposant l’unité de la communauté internationale face au réchauffement climatique. «On ne trahit pas une promesse d’espoir, on la réalise, on la porte», s’est-il encore exclamé, martelant: «ici, à Marrakech, nous sommes les gardiens de la lettre et de l’esprit de l’accord de Paris».
Des sources diplomatiques françaises ont dit mardi espérer que Donald Trump serait sensible aux arguments sur l’effet positif de l’accord de Paris sur l’activité des entreprises américaines et le soutien de la croissance économique mondiale. Paris espère également que le président américain élu «prendra conscience» qu’un «mouvement structurel» a été engagé avec la ratification de l’accord par 109 Etats, dont la Chine et l’Inde.
François Hollande, précise son entourage, s’en est entretenu vendredi avec Donald Trump lors de leur première conversation téléphonique. «Pour l’instant, nous sommes vraiment dans une posture de dialogue», ajoute-t-on de même source.
Le Quotidien