L’ancien président français François Hollande a estimé jeudi que « le monde n’est pas à la hauteur » de l’accord de Paris sur le climat de 2015 et a appelé la France et l’Europe à « renforcer leurs engagements ».
Cinq ans après la COP21 qui a débouché sur un pacte climatique historique, « le monde n’est pas la hauteur », a estimé sur la chaîne de télévision France 2 celui qui était alors chef de l’État.
« Il faut non seulement appliquer l’accord de Paris mais il faut renforcer les engagements qui ont été pris, ça vaut pour la France, ça vaut pour l’Europe », a-t-il jugé.
« L’Europe doit fixer de nouveaux objectifs et j’appelle les Européens à prendre conscience qu’ils doivent être un exemple pour le reste du monde », a-t-il insisté.
« Le constat établi en 2015 est d’ores et déjà dépassé. Les cinq années que nous venons de vivre ont été les plus chaudes jamais enregistrées. Le réchauffement, si des efforts supplémentaires ne sont pas consentis, sera bien supérieur à 2°C d’ici à la fin du siècle. Il pourrait dépasser 3,5°C, voire atteindre 5°C », a-t-il averti dans une tribune publiée par ailleurs dans Le Monde.
« Au moment où les États-Unis retrouvent, avec Joe Biden, le chemin de l’accord de Paris, l’Europe a l’obligation morale et politique de franchir une nouvelle étape », a-t-il ajouté.
« Lors du Conseil européen des 10 et 11 décembre, l’Union a pour mission d’agir pour elle-même, mais surtout d’entraîner le monde », a insisté l’ancien président de la République.
« Ses dirigeants ne peuvent rester dans l’hésitation et la procrastination. Ils doivent s’accorder autour d’un objectif de diminution des émissions de CO2 d’au moins 55% d’ici à 2030, et mettre en oeuvre une véritable relance verte en soutenant les infrastructures et les technologies décarbonées », a-t-il réclamé.
« La France, garante de l’accord de Paris, a un rôle crucial à jouer. Le traité historique qu’elle a contribué à faire adopter doit constituer le socle d’une nouvelle organisation mondiale destinée à préserver l’environnement », a-t-il encore écrit.
« Ce qui suppose de porter l’investissement politique au plus haut niveau de l’État, celui-là même qui avait permis d’arracher un consensus aux dernières heures de la COP21 », a souligné M. Hollande.
AFP