Propos rassembleurs un temps seulement, délaissant Joe Biden mais saluant la main de Dieu…. Donald Trump a officiellement accepté jeudi soir d’être le candidat du Parti républicain pour la présidentielle américaine de novembre au cours d’un discours-fleuve d’une heure et trente-deux minutes. Voici cinq choses à retenir.
Unité pour commencer, décousu ensuite
L’équipe de Donald Trump avait annoncé un discours rassembleur, loin des traditionnelles diatribes du milliardaire républicain, après la tentative d’assassinat subie samedi en Pennsylvanie.
Pari tenu dans les premières minutes du discours : « Je me présente pour être le président de toute l’Amérique, pas de la moitié de l’Amérique. ».
Il enchaîne avec le récit, sur un ton plutôt posé, des secondes qui ont choqué l’Amérique et le monde. Lorsque les tirs ont retenti, « j’ai immédiatement compris que c’était très sérieux, que nous étions attaqués ».
Mais le républicain, pourtant doté de téléprompteurs, s’en est éloigné et a rapidement retrouvé ses accents populistes avec des propos sur une supposée « invasion » de migrants « meurtriers », son action à l’international – « Je pourrais arrêter les guerres d’un seul coup de téléphone » -, des blagues et aussi ses accusations, dénuées de preuve, sur l’élection supposément volée de 2020, remportée par Joe Biden.
Biden, un adversaire délaissé
Alors qu’il a l’habitude de ne justement pas ménager son adversaire démocrate, à grand renfort d’imitations et de blagues sur ses 81 ans et ses difficultés à s’exprimer, Donald Trump s’est relativement contenu.
Les appels de démocrates pour que Joe Biden se retire se font de plus en plus pressants depuis sa performance désastreuse lors du débat fin juin et des rumeurs courent quant à une éventuelle annonce dans les prochains jours.
Cela pousse Donald Trump et son équipe à changer légèrement leur fusil d’épaule et à s’attaquer davantage au bilan de l’administration Biden toute entière.
« Prenez le bilan cumulé des dix pires présidents de l’histoire des États-Unis, ils n’auront pas fait autant de dégâts que Joe Biden », a lancé Donald Trump à la tribune.
« Je n’utiliserai le mot Biden qu’une seule fois », a-t-il ajouté, s’acharnant ensuite à énumérer les mesures du gouvernement sortant qu’il annulerait en cas de victoire et les maux dont a souffert selon lui l’Amérique ces quatre dernières années : inflation, conflits et immigration.
Melania et les deux baisers
La femme de Donald Trump, Melania, absente de la convention jusqu’à présent, est enfin montée sur scène avec Donald Trump, vêtue d’un tailleur rouge vif.
Non sans un moment gênant, quand l’ex-président s’est avancé pour l’embrasser sur les lèvres, mais que celle-ci a tourné la tête pour lui murmurer quelques mots à son oreille droite, celle dressée d’un imposant pansement depuis la tentative d’assassinat.
Autre baiser qui a marqué la soirée, celui de Donald Trump sur un casque de pompier censé appartenir à l’homme qui a perdu la vie samedi lors de la tentative d’assassinat de l’ancien président. L’ancien président a ensuite fait observer à la foule de Milwaukee une minute de silence en son hommage.
Dieu omniprésent
« Je me tiens devant vous dans cette arène uniquement par la grâce de Dieu tout-puissant », a tonné Donald Trump en faisant le récit de l’attaque, lui qui n’est pourtant par des plus pratiquants.
« Le sang coulait partout. Et pourtant, d’une certaine manière, je me sentais en sécurité, parce que j’avais Dieu à mes côtés », a-t-il aussi déclaré à l’issue de cette convention où l’Amérique chrétienne était partout, de nombreux participants estimant que le candidat n’a eu la vie sauve que grâce à Dieu.
Un pasteur évangéliste, Franklin Graham, a d’ailleurs pris la parole juste avant que Donald Trump ne monte sur scène.
Summum de la « Trump mania »
Avec un parti entièrement rangé derrière son patron, la soirée s’est transformée en ode musclée à la légende d’un homme présenté comme providentiel.
Sur scène, le célèbre catcheur Hulk Hogan est venu apporter son soutien à Donald Trump, le « gladiateur » adoré des « vrais Américains ».
« Laissons la Trump mania rendre sa grandeur à l’Amérique », a-t-il hurlé d’une voix rauque, en déchirant son t-shirt pour laisser apparaître un maillot siglé « Trump-Vance 2024 ».
Le malabar a été secondé par le patron de l’organisation d’arts martiaux mixtes UFC, Dana White, personnellement chargé d’introduire le discours de Trump. « Je travaille dans le domaine des durs à cuire et cet homme est l’être humain le plus coriace et le plus résistant que j’aie jamais rencontré dans ma vie », a-t-il lancé.