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Chute du gouvernement croate sur motion de censure


Le Premier ministre Tihomir Oreskovic a fait l'objet d'une motion de défiance. (Photo AFP)

Le Parlement croate a adopté jeudi une motion de censure contre le Premier ministre Tihomir Oreskovic, qui entraîne la chute du gouvernement de coalition de droite après seulement cinq mois d’exercice.

« La motion de défiance contre le Premier ministre Oreskovic a été adoptée à une large majorité », a déclaré aux députés le président de l’assemblée, Zeljko Reiner.

Des négociations entre partis politiques vont désormais s’engager, mais si aucune majorité n’était trouvée dans un délai d’un mois, de nouvelles élections devraient être convoquées, mois d’un an après les précédentes à l’automne 2015.

« Malheureusement, au lieu de parler des réformes » économiques réclamées par l’UE, « on parle de cette motion de défiance » contre moi, avait regretté à l’ouverture de la session du Parlement le Premier ministre Tihomir Oreskovic, 50 ans, qui n’était plus soutenu que par la formation de centre-droit Most. Le vote a été sans appel : avec 125 voix contre 15 et deux abstentions, ce gouvernement éphémère, né de longues et laborieuses tractations, est tombé sans coup férir.

Il laisse en héritage une image troublée et des controverses répétées, entre exaltation des valeurs traditionnelles, nationalistes et catholiques, et accusations d’avoir voulu relativiser les crimes commis par le régime oustachi pro-nazi durant la Deuxième Guerre mondiale. La nomination comme ministre de la Culture d’un historien accusé de révisionnisme, Zlatko Hasanbegovic, avait choqué en Croatie comme à l’étranger. La communauté juive comme la minorité serbe avaient boycotté en avril une commémoration à Jasenovac, « l’Auschwitz croate », pour protester contre ce qu’ils percevaient comme une « dérive droitière » et une tendance générale à relativiser les crimes oustachis.

Autres reproches de la société civile, la volonté supposée du gouvernement de mettre au pas les médias, de contrôler l’éducation; la remise en cause d’acquis anciens comme le droit des femmes à l’avortement; l’influence croissante de l’église catholique dans la société. Il y a quelques jours, les évêques croates avaient d’ailleurs exprimé leur « profonde inquiétude » sur la crise politique menaçant le gouvernement, dénonçant les « intérêts politiques égoïstes » et les « profits partisans ».

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