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Chine : plus de 700 condamnations pour terrorisme ou séparatisme en 2014


La Chine a annoncé jeudi avoir condamné l’an dernier 712 personnes accusées de terrorisme ou de séparatisme, une tendance en hausse correspondant aux objectifs prioritaires de répression qu’elle s’est fixés pour 2015.

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Des policiers devant le tribunal à Urumqi, dans le Xinjiang, lors d’un procès, le 17 septembre 2014. (Photo : AFP)

La quasi-totalité de ces condamnations concernent des personnes d’origine tibétaine ou du Xinjiang, vaste région notamment peuplée de Ouïghours, musulmans turcophones qui se disent victimes de discriminations. Les verdicts concernant des faits de terrorisme ou de séparatisme ont connu une augmentation de 13,3% en 2014, a précisé la Cour suprême dans son rapport annuel présenté devant l’Assemblée nationale populaire (ANP), actuellement réunie à Pékin.

La plus haute instance judiciaire de la Chine a également publié jeudi des statistiques confirmant que le système judiciaire de la Chine, soumis à l’autorité du Parti communiste, se résume à une machine à condamner de façon quasi-systématique. En 2014, le taux de condamnation a en effet atteint 99,93 % : 1,184 million de personnes ont été reconnues coupables des faits qui leur étaient reprochés et seulement 825 ont été acquittées.

Ces données viennent contredire le discours officiel du régime, qui affirme vouloir remédier aux erreurs judiciaires, à l’arbitraire, aux aveux extorqués et à la quasi-absence de droits de la défense. Le Parti communiste chinois s’est efforcé ces derniers mois de redorer le blason de la justice en révisant quelques verdicts prononcés dans des affaires qui avaient rencontré un large écho. Reste qu’il est rarissime que la justice chinoise accepte de revenir sur une condamnation, en particulier dans le domaine pénal.

La Cour suprême chinoise a placé en tête de ses priorités cette année le « maintien de la sécurité nationale et de la stabilité sociale ». Pékin est par ailleurs en train d’élaborer sa première loi antiterroriste. Le Xinjiang, immense région aux confins occidentaux de la Chine, frontalière des pays d’Asie centrale, est le théâtre d’une recrudescence d’incidents violents, à caractère ethnique et religieux. Les autorités centrales ont opté pour une stratégie de répression implacable contre les militants ouïghours, invariablement qualifiés de « terroristes » ou de « séparatistes ».

AFP