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Ce que dit le pape François sur l’amour, le sexe, le mariage, les enfants


photo AFP

Publié ce vendredi, le long document du pape François sur le mariage et la famille rappelle quelques interdits, contraception, avortement ou unions gays, contient des ouvertures sur les divorcés remariés, tout en fourmillant de conseils concrets pour les couples.

Divorce

– « Les divorcés engagés dans une nouvelle union, par exemple, peuvent se retrouver dans des situations très différentes, qui ne doivent pas être cataloguées ou enfermées dans des affirmations trop rigides ».

– « En raison des conditionnements ou des facteurs atténuants, il est possible que, dans une situation objective de péché – qui n’est pas subjectivement imputable ou qui ne l’est pas pleinement – l’on puisse vivre dans la grâce de Dieu (…), en recevant à cet effet l’aide de l’Eglise ». Une note en bas de page précise: « Dans certains cas, il peut s’agir aussi de l’aide des sacrements ».

Unions libres

– « Quand l’union atteint une stabilité consistante à travers un lien public (…), une affection profonde (…), des responsabilités à l’égard des enfants (… elle) peut être considérée comme une occasion à accompagner dans le développement menant au sacrement du mariage ».

– « Il sera possible de mettre en valeur ces signes d’amour qui, d’une manière et d’une autre, reflètent l’amour de Dieu ».

Homosexuels

– « Chaque personne, indépendamment de sa tendance sexuelle, doit être respectée dans sa dignité et accueillie avec respect ».

– « Il n’y a aucun fondement pour assimiler ou établir des analogies, même lointaines, entre les unions homosexuelles et le dessein de Dieu sur le mariage et la famille ».

Hommes et femmes

– « La violence honteuse qui parfois s’exerce sur les femmes, les abus dans le cercle familial et diverses formes d’esclavage, qui ne constituent pas une démonstration de force masculine, mais une lâche dégradation ».

– « La violence verbale, physique et sexuelle qui s’exerce sur les femmes dans certaines familles contredit la nature même de l’union conjugale. Je pense à la grave mutilation génitale de la femme dans certaines cultures. L’histoire porte les marques des excès des cultures patriarcales où la femme était considérée comme de seconde classe. Mais rappelons aussi le phénomène des mères porteuses, ou l’instrumentalisation et la marchandisation du corps féminin dans la culture médiatique actuelle ».

— « Certains considèrent que beaucoup de problèmes actuels sont apparus à partir de l’émancipation de la femme. Mais cet argument n’est pas valide, cela est faux, ce n’est pas vrai! C’est une forme de machisme ».

– « Certes, nous ne pouvons pas séparer le masculin du féminin dans l’oeuvre créée par Dieu (… mais) s’occuper de certains travaux de maison ou de certains aspects des soins aux enfants ne rend pas (l’homme) moins masculin ».

Lire aussi : Le pape François tend la main aux divorcés remariés, une ouverture « inédite »

 

Sexe et procréation

– « Nous ne pouvons considérer en aucune façon la dimension érotique de l’amour comme un mal permis ou comme un poids à tolérer pour le bien de la famille, mais comme un don de Dieu qui embellit la rencontre des époux ».

– « Une éducation sexuelle qui préserve une saine pudeur a une énorme valeur (…). On prend trop à la légère l’éducation sexuelle ».

– « Dès le départ, l’amour rejette toute tendance à s’enfermer sur lui-même, et s’ouvre à une fécondité qui le prolonge au-delà de sa propre existence. Donc, aucun acte génital des époux ne peut nier ce sens ».

– « Si la famille est le sanctuaire de la vie, le lieu où la vie est engendrée et protégée, le fait qu’elle devient le lieu où la vie est niée et détruite constitue une contradiction déchirante ».

Une Eglise à l’écoute

– « Un pasteur ne peut se sentir satisfait en appliquant seulement les lois morales à ceux qui vivent des situations « irrégulières », comme si elles étaient des pierres qui sont lancées à la vie des personnes (…). En croyant que tout est blanc ou noir, nous fermons parfois le chemin de la grâce ».

– « Je comprends ceux qui préfèrent une pastorale plus rigide qui ne prête à aucune confusion. Mais je crois sincèrement que Jésus Christ veut une Eglise attentive au bien que l’Esprit répand au milieu de la fragilité : une Mère qui, en même temps qu’elle exprime clairement son enseignement objectif, ne renonce pas au bien possible, même si elle court le risque de se salir avec la boue de la route ».

Conseils pratiques

– Tenir bon – « L’une des causes qui conduisent à des ruptures matrimoniales est d’avoir des attentes trop élevées sur la vie conjugale. Lorsqu’on découvre la réalité, plus limitée et plus difficile que ce que l’on avait rêvé, la solution n’est pas de penser rapidement et de manière irresponsable à la séparation ».

– Rites du quotidien – « C’est bon de se donner toujours un baiser le matin, se bénir toutes les nuits, attendre l’autre et le recevoir lorsqu’il arrive, faire des sorties ensemble, partager les tâches domestiques. Mais en même temps, il est bon d’interrompre la routine par la fête ».

– Mais aussi: ne pas se laisser submerger par les préparatifs pratiques du mariage au point d’oublier son sens, apprendre la politesse aux enfants ».

Le Quotidien / AFP