Le Parlement de Catalogne a adopté ce vendredi une résolution déclarant que la région devient un « Etat indépendant prenant la forme d’une République ». Sans surprises, le Sénat espagnol a autorisé le gouvernement à mettre la Catalogne sous tutelle.
Dans ses attendus, la résolution demande à l’exécutif catalan de négocier sa reconnaissance à l’étranger, alors qu’aucun Etat n’a manifesté son soutien aux indépendantistes.
Plusieurs dizaines de milliers de manifestants indépendantistes à Barcelone, massés à l’extérieur du parc abritant le parlement catalan, ont salué par des clameurs de joie l’annonce de la proclamation d’une République catalane.
Des hourras, des applaudissements et le cri «indépendance»en catalan sont montés de la foule des électeurs indépendantistes – de l’extrême gauche au centre droit – qui ont ensuite entonné avec ferveur l’hymne de la Catalogne, la plupart le poing levé.
«L’État de droit restaurera la légalité en Catalogne», a tweeté le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy immédiatement après cette déclaration d’indépendance.
Le président catalan destitué
Le dirigeant conservateur a demandé à tous les Espagnols de «garder leur calme», dans un message signé de ses initiales.
Le Sénat espagnol a autorisé vendredi le gouvernement de Mariano Rajoy à prendre des mesures de mise sous tutelle de la Catalogne, qui comprennent notamment la destitution de ses dirigeants indépendantistes.
La proposition du gouvernement, basée sur l’article 155 de la Constitution, a été approuvée par 214 voix pour, 47 contre et une abstention, et sera notamment transmise au gouvernement central et à l’exécutif catalan, a déclaré le président du Sénat, Pio Garcia-Escudero. Quelques minutes auparavant le Parlement de Catalogne a adopté une résolution déclarant que la région devient un « Etat indépendant prenant la forme d’une République ».
Dans la soirée, le gouvernement espagnol a finalement annoncé la destitution du président catalan Carles Puigdemont et de son exécutif, et la convocation d’élections le 21 décembre en Catalogne.
«Ce sont les premières mesures que nous mettons en marche pour éviter que ceux qui étaient jusqu’à maintenant responsables de (l’exécutif catalan) puissent poursuivre leur escalade de désobéissance», a-t-il déclaré à l’issue d’un Conseil des ministres convoqué après le feu vert du Sénat à la mise sous tutelle de la Catalogne.
Le Quotidien / AFP