Trois partis opposés à la sécession de la Catalogne ont saisi mercredi la Cour constitutionnelle d’Espagne, pour tenter d’empêcher le parlement régional catalan de lancer un processus d’indépendance unilatérale.
Dans une démarche commune sans précédent, les conservateurs, au pouvoir à Madrid, les socialistes, leurs adversaires traditionnels, et le parti libéral Ciudadanos, devenu la première force d’opposition aux indépendantistes en Catalogne, ont déposé chacun un recours devant la Cour Constitutionnelle pour demander la protection des libertés et des droits en Catalogne.
Les deux formations indépendantistes dans cette région du nord-est de l’Espagne veulent l’adoption au parlement régional, sans doute dès lundi, d’une résolution qui proclame « le début du processus de création d’un État catalan indépendant ». Le texte annonce que le parlement régional « ne se soumettra pas aux décisions des institutions de l’État espagnol, en particulier la Cour constitutionnelle, considérée comme illégitime et sans compétence ».
« Se défendre contre un acte tyrannie »
Les indépendantistes ont remporté la majorité des sièges au parlement régional lors des élections régionales du 27 septembre, avec moins de 50% des voix. « Nous demandons que le parlement ne puisse pas approuver une résolution qui laisserait la Catalogne en marge de la légalité démocratique de ce pays », a expliqué Ines Arrimadas, chef de file de Ciudadanos en Catalogne.
Pour Xavier Albiol, du Parti Populaire qui gouverne l’Espagne, son recours vise « à se défendre contre un acte de tyrannie ». Le chef du Parti socialiste de Catalogne (PSC), Miquel Iceta, fustige les indépendantistes qui « prétendent fouler aux pieds les droits et les libertés » des Catalans, en ignorant la majorité qui n’a pas voté pour eux en septembre. Contrairement aux deux autres partis, le PSC n’a pas demandé à la Cour constitutionnelle de bloquer le vote de la résolution.
Le chef du gouvernement Mariano Rajoy a annoncé dans une conférence à Madrid qu’il demanderait à la Cour l’annulation de la résolution « le lendemain ou dans les jours qui suivront » son adoption. Ce qui fait à Miquel Iceta qu’ « à ce moment là, le gouvernement n’agira pas seul, il trouvera à ses côtés beaucoup des Catalans qui n’acceptent pas un processus qui viole la loi de façon flagrante ».
AFP/A.P