Le chef de file des indépendantistes catalans Carles « Puidgemont est et restera le président » de la Catalogne, a affirmé Oriol Junqueras, le vice-président du gouvernement catalan destitué par Madrid, dans une tribune publiée dimanche.
« Carles Puigdemont est et restera le président du pays, et Carme Forcadell est et resta la présidente du Parlement, et ce au moins jusqu’au jour où les citoyens décideront du contraire lors d’élections libres », écrit-il dans le quotidien El Punt-Avui, dénonçant un « coup d’Etat contre la Catalogne ».
« Nous ne pouvons reconnaître (…) aucune des mesures anti-démocratiques que le Parti populaire (le parti de Mariano Rajoy) met en place depuis Madrid », poursuit Oriol Junqueras, moins de 48 heures après la proclamation d’indépendance de la Catalogne, un événement sans précédent dans l’histoire de l’Espagne contemporaine.
Fait marquant, Oriol Junqueras a signé cette tribune en tant que « vice-président du gouvernement de Catalogne », titre qu’il portait avant la mise sous tutelle de la Catalogne enclenchée par Madrid quelques heures après la proclamation vendredi par le Parlement catalan de la « République catalane ».
« Nous aurons à prendre des décisions qui ne seront pas toujours faciles à comprendre dans les prochains jours », ajoute-t-il, qualifiant la « relation » avec « le gouvernement espagnol » de « relation de subordination arbitraire, capricieuse et de soumission. Ils n’ont jamais cherché à nous convaincre, et toujours voulu nous vaincre ».
Le gouvernement espagnol veut reprendre au plus vite le contrôle sur la Catalogne, dont la déclaration d’indépendance vendredi n’a obtenu aucune reconnaissance internationale.
Madrid avait reçu l’autorisation du Sénat de mettre en oeuvre l’article 155 de la Constitution, jamais utilisé, pour prendre les rênes de la région et y « restaurer l’ordre constitutionnel ».
La numéro 2 du gouvernement, Soraya Saenz de Santamaria a été officiellement désignée pour diriger la région, après la destitution de l’exécutif catalan dans son intégralité et selon la presse de 150 hauts responsables de l’administration.
Le pays a vécu une guerre civile (1936-1939) avant la dictature de Francisco Franco, jusqu’en 1975. Mais il a aussi été face au défi du séparatisme basque, marqué par quelque 40 ans de violences liées au combat de l’organisation séparatiste armée ETA, tenue pour responsable de plus de 800 morts et qui a a renoncé à la violence en octobre 2011.
Le Quotidien/ AFP