Deux cent mille personnes, selon la police, ont manifesté samedi à Barcelone contre le procès de douze dirigeants indépendantistes pour la tentative de sécession de la Catalogne en octobre 2017.
Une des oratrices dans ce rassemblement, organisé par des partis et des associations séparatistes, a évalué pour sa part à 500000 le nombre de participants, qui ont défilé derrière une bannière proclamant « l’autodétermination n’est pas un crime ».
Les manifestants brandissaient le drapeau séparatiste catalan bleu, rouge et jaune, ainsi que des pancartes : « Liberté pour les prisonniers politiques ».
«C’est un procès politique»
« Tout ceci est très triste. C’est un procès politique, fait de manipulations pour les condamner pour quelque chose qui n’est en rien un délit », déclare Jesus Rodriguez, président d’un groupe de « Castellers », tradition catalane de tours humaines et symbole culturel fort de cette région. « Ce qu’ils veulent, c’est les mettre en prison, et comme ils savent que voter n’est pas un crime, ils inventent une violence qui n’a pas eu lieu », poursuit l’homme de 48 ans.
Douze dirigeants indépendantistes catalans sont jugés depuis mardi à Madrid pour la tentative de sécession de la Catalogne en octobre 2017. Ils sont accusés selon les cas de rébellion, détournement de fonds et désobéissance.
Après avoir organisé le 1er octobre 2017 un référendum d’autodétermination interdit par la justice, les séparatistes avaient proclamé quelques semaines plus tard, le 27 octobre, une république catalane indépendante, déclenchant la plus grave crise politique que l’Espagne ait connue depuis la fin du franquisme.
Y a-t-il eu violence?
Y a-t-il eu alors violence ? La question est au centre du procès, le chef d’accusation contesté de rébellion supposant un soulèvement violent. Le parquet le soutient mais les indépendantistes affirment eux que la seule violence a été celle des policiers le jour du référendum, dont les images ont fait le tour du monde.
En l’absence de Carles Puigdemont, l’ex-président catalan qui a fui en Belgique, le principal prévenu est son ancien vice-président Oriol Junqueras, contre lequel le parquet a réclamé 25 ans de prison.
Des peines allant de 7 à 17 ans ont été requises contre les onze autres accusés, dont l’ancienne présidente du Parlement catalan, plusieurs « ministres » régionaux et les responsables des puissantes associations indépendandistes ANC et Omnium Cultural.
AFP