Le président ukrainien Petro Porochenko a jugé jeudi qu’une opération de maintien de la paix dans l’Est de l’Ukraine pourrait permettre «une percée» dans ce conflit mais posé ses conditions à cette idée évoquée pour la première fois cette semaine par Vladimir Poutine.
Alors que Moscou s’opposait jusqu’alors à la demande de longue date de Kiev d’envoyer des Casques bleus dans l’Est ukrainien, le président russe s’est dit mardi favorable à une force de maintien de la paix dont le mandat serait limité à la protection des observateurs de l’OSCE et à la ligne de démarcation entre les zones contrôlées par Kiev et celle tenue par les séparatistes prorusses. «Le déploiement des casques bleus de l’ONU dans tout le territoire du Donbass (Est de l’Ukraine, ndlr) constituerait une percée réelle dans le processus de paix», a estimé le chef de l’Etat ukrainien lors d’un discours devant le Parlement.
Une éventuelle mission «doit être déployée sur tout le territoire occupé, y compris la partie non-contrôlée (par Kiev) de la frontière russo-ukrainienne», par laquelle, selon Kiev et les Occidentaux, des armes et des combattants venant de Russie continuent d’entrer sur le territoire ukrainien, a-t-il poursuivi. Une telle force ne doit inclure aucun soldat russe, a-t-il par ailleurs insisté. La Russie a demandé mardi au Conseil de sécurité de l’ONU d’autoriser le déploiement d’une mission de militaires légèrement armés dans l’Est de l’Ukraine mais uniquement pour protéger les observateurs de l’OSCE dans cette zone, où le conflit a fait plus de 10.000 morts depuis avril 2014.
Quelque 600 observateurs de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe contrôlent le respect des accords de paix en Ukraine. En avril, l’un d’eux, un Américain, a été tué dans l’explosion d’une mine au passage d’une patrouille. «Travailler à cette initiative n’est pas une raison pour lever les sanctions internationales existantes contre Moscou. Elles doivent rester en vigueur jusqu’à la restauration complète de la souveraineté et l’intégrité territoriale» de l’Ukraine, a prévenu M. Porochenko.
Le Quotidien/AFP