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Carburants en France : un « emballement » à la pompe avant la baisse des ristournes


Les stations-service en rupture de carburant étaient lundi bien plus nombreuses qu'à la fin octobre (Photo : Editpress)

Les stations-service en rupture de carburant étaient lundi bien plus nombreuses qu’à la fin octobre, surtout en Auvergne-Rhône-Alpes et en Ile-de-France, deux jours avant la diminution des remises de l’Etat et de TotalEnergies qui devrait vite calmer la demande à la pompe, selon des données officielles analysées par l’AFP.

En France, près de 21% des stations-service étaient à cours d’au moins un carburant, essence ou gazole, sur un échantillon de 9.900 stations qui en servaient le 20 septembre dernier avant une longue grève dans les raffineries françaises. Le 26 octobre, alors que cette grève ne touchait plus que deux sites de TotalEnergies, ce chiffre était de 14,5%.

« Cet emballement est uniquement dû à la fin des remises, avec des automobilistes qui se sont pressés à la pompe, mais aussi au week-end de trois jours, avec un jour d’approvisionnement en moins la semaine dernière », explique à l’AFP Francis Pousse, président des stations-service et énergies nouvelles de Mobilians, syndicat professionnel qui représente 5.800 stations traditionnelles (hors grande distribution).

Mercredi, la remise de 30 centimes d’euro par litre de carburant financée par l’Etat depuis le 1er septembre baissera à 10 centimes, et celle de TotalEnergies passera de 20 à 10 centimes. Les deux remises de 10 centimes dureront jusqu’au 31 décembre. En 2023, le gouvernement prévoit une aide ciblée sur certains automobilistes « qui ont du mal à joindre les deux bouts », selon le ministre Gabriel Attal.

En baisse continue depuis la mi-octobre, le gazole s’affichait la semaine dernière à la pompe à un prix moyen national de 1,8319 euro le litre, soit 3,59 centimes de moins que la précédente, selon des chiffres du ministère de la Transition écologique arrêtés vendredi et publiés lundi. L’essence sans plomb 95, stable, coûtait en moyenne 1,6797 euro le litre, et le sans plomb 95-E10 à 1,6222 euro était en légère hausse de 1,74 centime.

Lundi, près de 13% des stations-service françaises étaient même totalement à sec, contre 9,8% fin octobre, selon des données transmises par les stations sur le site prix-carburants.gouv.fr. Dans 17 départements, plus de 40% des stations manquaient soit d’essence, soit de gazole, avec de fortes disparités régionales. La plupart des départements de région parisienne faisaient état de carences : la Seine-Saint-Denis (49,5% de stations affectées), le Val d’Oise (46%), les Yvelines (45%) ou encore Paris (43,6%). Et en Auvergne-Rhône-Alpes, 58% des stations du Puy-de-Dôme manquaient d’au moins un type de carburant, et 46% dans le Rhône où la raffinerie de Feyzin (TotalEnergies), dernière en grève, n’a suspendu le mouvement que le 8 novembre.

« Feyzin a été débloquée la semaine dernière mais vous ne réapprovisionnez pas instantanément un ensemble de stations-service », souligne Francis Pousse, qui se veut pour autant rassurant et se refuse à parler de pénurie en France. « Les camions recommencent à rouler depuis ce matin pour réapprovisionner les stations-service », précise-t-il, et par ailleurs, « la consommation de carburant devrait largement ralentir à partir de mercredi » avec la baisse des remises à la pompe.

De son côté, le gouvernement n’a plus communiqué de chiffres sur les ruptures de carburants depuis le 21 octobre, après que des analyses de médias ont montré une sous-estimation de la pénurie.