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Canada : Trudeau réélu, mais sans la majorité parlementaire qu’il visait


Justin Trudeau a été réélu sans panache, et sa légitimité est sérieusement entamée. (Photo : AFP)

Le Premier ministre Justin Trudeau, réélu à l’issue d’élections législatives, a promis mardi aux Canadiens dans son allocution de victoire « un avenir meilleur » une fois le pays « sorti de cette pandémie ».

Le chef des libéraux canadiens a obtenu lundi un troisième mandat après une campagne très difficile lors d’élections anticipées qu’il avait lui-même convoquées.

Pour autant, même si le parti de Justin Trudeau a remporté les élections, les libéraux demeurent minoritaires à la Chambre des communes et devront donc trouver des alliés pour gouverner.

Voici les prochaines étapes de son troisième mandat :

Rechercher des soutiens

Son parti ayant remporté plus de sièges que les conservateurs d’Erin O’Toole, Justin Trudeau n’a pas besoin de démissionner et demeure Premier ministre. Mais comme il n’a pas obtenu de majorité absolue, sa première tâche sera de trouver des soutiens, comme il l’a fait suite à sa réélection en 2019.

Les coalitions ne faisant pas partie de la culture politique canadienne, il peut négocier le soutien d’une ou de plusieurs formations pour pouvoir gouverner et éviter d’être renversé par une motion de censure.

Le Canada étant dirigé par le gouvernement minoritaire de Justin Trudeau depuis l’automne 2019, le résultat de ce scrutin ne change donc « pas grand-chose » à sa gouvernance, selon Daniel Béland, professeur de science politique à l’université McGill.

Depuis deux ans, les libéraux s’étaient notamment appuyés sur le soutien ponctuel du Nouveau Parti Démocratique (NPD, gauche), qui a obtenu 26 sièges au parlement, pour atteindre le chiffre fatidique de 170 sièges, seuil de la majorité absolue à la Chambre des communes, qui en compte 338.

Former un gouvernement

Justin Trudeau œuvrera ensuite, dans les prochaines semaines, à la formation de son nouveau gouvernement.

Le Premier ministre travaillera parallèlement au « discours du trône » qui présentera le programme de son troisième mandat. Ce programme sera lu devant le parlement par la gouverneure générale Mary Simon, représentante de la reine Elizabeth II, chef d’État en titre du Canada.

Le « discours du trône » fera l’objet d’un vote de confiance dans la nouvelle chambre et constituera le premier test grandeur nature pour le Premier ministre. Une défaite entraînerait sa chute et la Gouverneure générale demanderait alors au chef de l’opposition de former un gouvernement.

Comme il est minoritaire, Justin Trudeau demeurera à la merci d’un éventuel vote de défiance dans les mois à venir s’il perd ses appuis. Il devrait cependant bénéficier du fait que les autres formations ne voudront pas repartir en campagne électorale dans les prochaines semaines ou les prochains mois.

Historiquement, la durée de vie d’un gouvernement minoritaire au Canada est de 18 à 24 mois.

Justin Trudeau, dans l’espoir d’obtenir une majorité au parlement, avait déclenché des élections législatives moins de deux ans après la réélection de son parti en 2019.

AFP/LQ