Les feux progressaient toujours dans les forêts de la région de Fort McMurray, dimanche, en proie aux flammes depuis une semaine. Sans grand espoir des pompiers de les maîtriser avant longtemps faute de pluies abondantes.
Fatigués et démoralisés par des jours de lutte vaine contre ce qu’ils appellent « la bête », les pompiers espèrent que ce gigantesque incendie finira par s’éteindre de lui-même. « A moins d’avoir un important épisode de pluies de 100 mm, nous nous attendons à aller lutter contre le feu dans les secteurs forestiers pendant les prochains mois et ce n’est pas inhabituel avec des incendies aussi énormes », a reconnu Chad Morrisson, directeur du service des incendies de l’Alberta.
Surface calcinée équivalente aux trois quarts du Luxembourg
L’avancée des feux se poursuit au point qu’ils pourraient atteindre la frontière avec la province voisine de la Saskatchewan, située à environ 60 km de Fort McMurray. Environ 2 000 km² de forêts, de broussailles et des quartiers entiers de la ville avaient été calcinés samedi soir, soit une surface équivalente aux trois quarts du Luxembourg.
Today I spoke with 16-year-old Alex Edwards, who evacuated her home with her family to escape the #canadafire https://t.co/hGGYqHcv6R
— Ashleigh Banfield (@CNNAshleigh) 6 mai 2016
Confrontés à cet incendie hors de contrôle, les 500 pompiers déployés s’attachent surtout à préserver les structures vitales (télécommunications, électricité, gaz, eau…). De leur côté, les services de secours et la police sécurisent la ville et il faudra plusieurs jours avant d’envisager déblayer les décombres et remettre en état les infrastructures, préalables au rapatriement d’une partie des habitants dans le centre et d’autres quartiers résidentiels épargnés.
« Le gaz a été coupé, le réseau électrique endommagé et une grande partie de la ville ne dispose pas d’électricité en ce moment, et l’eau n’est actuellement pas potable », a indiqué samedi soir la Première ministre de l’Alberta Rachel Notley. « Il y a une grande quantité de produits ou de matériels dangereux qui doivent être dégagés et bien d’autres choses à faire avant que la ville soit sécurisée et que les familles puissent rentrer. »
Le gouvernement a donc sorti les grands moyens pour prendre en charge les habitants de Fort McMurray, même si une bonne majorité des 100 000 personnes évacuées de la région ont trouvé refuge auprès d’amis ou de leur famille. Certains, souvent employés de compagnies pétrolières venant d’autres provinces du Canada, sont repartis chez eux. Mais des dizaines de milliers personnes sont toujours éparpillées en Alberta dans des centres d’hébergement d’urgence, des campings ou au bord des routes dans d’immenses caravanes. Elles ont besoin de nourriture, de vêtements ou encore de produits d’hygiène.