Deux amis de longue date âgés de 41 ans, des Autochtones de la province du Manitoba au Canada, ont appris à l’issue de tests ADN avoir été échangés à la naissance dans un hôpital déjà au centre d’une affaire similaire.
« Je veux des réponses, je veux des réponses », a répété en pleurs David Tait Jr., l’une des deux victimes de cette erreur, se disant « bouleversé, confus et en colère », lors d’une conférence de presse.
’40 years gone’: Identities of 2 Manitobans switched at birth revealed https://t.co/6NhySg1rXv @CBC_Aboriginal pic.twitter.com/9Y4HL1JUo6
— Bryce Hoye (@brycehoye) 26 août 2016
Leon Swanson et David Tait Jr. sont nés à trois jours d’intervalle, le 31 janvier et le 3 février 1975, à l’hôpital géré par le gouvernement canadien de Norway House, un village de 5 000 habitants situé à plus de 450 km au nord de Winnipeg.
Les tests génétiques ont confirmé que David Tait Jr. était l’enfant biologique de Charlotte Mason, la femme qui a élevé Leon Swanson. Ce dernier attend encore le résultat de son test, mais les familles se disent sûres qu’il confirmera l’échange.
« C’est fondamental de comprendre comment cela a pu se passer », a déclaré la ministre fédérale de la Santé, Jane Philpott, lors du point presse. Son ministère a promis de lancer une enquête indépendante et offre des tests ADN aux personnes nées dans l’hôpital de Norway House au milieu des années 70.
Pas la première fois
« La première fois aurait pu être considérée comme une erreur, mais ce second cas doit être considéré comme un acte criminel », a estimé l’ancien ministre des Affaires autochtones du Manitoba, Eric Robinson, né lui aussi dans cet hôpital.
Le cas de Leon Swanson et David Tait Jr. n’est pas le premier dans cette communauté. En novembre, Luke Monias et Norman Barkman, nés le 19 juin 1975 dans le même établissement, ont reçu les résultats de tests ADN attestant que Rebecca Barkman était la mère biologique de Luke. La mère biologique de Norman Rosamund Monias est pour sa part décédée sans avoir été informée de l’échange des bébés.
« On m’a toujours dit que j’avais l’air d’un Barkman. Même Norman pensait que je ressemblais à mon père, que c’était comme regarder un miroir », avait-il confié à la télévision.
Une population prise pour cible
Les Autochtones ne représentent que 4,3% de la population canadienne, soit 1,4 million de personnes.
Mais ils sont en proportion plus nombreux à être victimes d’homicides ou agressions, ainsi que d’inégalités économiques et sociales.