Le commissaire européen aux Affaires économiques Pierre Moscovici va remettre jeudi au ministre italien des Finances une lettre réclamant des « clarifications » sur le projet de budget de Rome pour 2019, qui sort largement des clous européens, a-t-on appris auprès de la Commission.
Cette lettre sera remise en main propre à Rome par Pierre Moscovici au ministre Giovanni Tria en fin d’après-midi, avant une conférence de presse commune des deux responsables. « Ce n’est pas le budget qu’attendait la Commission. Il est compréhensible qu’il y ait des réactions. Je m’attends à des observations critiques », avait anticipé le président du Conseil italien, Giuseppe Conte, lors de son arrivée jeudi matin à un sommet européen à Bruxelles. « Moi, plus le temps passe, plus je trouve que notre budget est très beau », avait-il lancé.
La veille, il avait prévenu qu’il n’existait pas de marge pour modifier le budget. Comme l’ensemble des pays de la zone euro, l’Italie a envoyé lundi son projet de budget 2019 à l’exécutif européen, chargé maintenant de l’évaluer. Mais la trajectoire budgétaire présentée, avec un déficit à 2,4% du produit intérieur brut (PIB) est très éloignée des 0,8% promis par le précédent gouvernement de centre-gauche.
Le budget de la coalition populiste au pouvoir en Italie inquiète d’autant plus la zone euro que la dette de Rome (131% du PIB) affiche, après la Grèce, le ratio d’endettement le plus élevé parmi les 19 pays ayant adopté la monnaie unique.
Si Rome ne modifie pas son budget, la Commission pourrait, d’ici la fin du mois, décider de le rejeter, un cas de figure qui ne s’est encore jamais produit dans l’histoire de l’Union européenne.
LQ/AFP