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Budget de l’UE : le sommet se solde par un échec


Les patrons de l'UE Ursula von der Leyen et Charles Michel n'ont pas réussi à mettre tout le monde d'accord. (photo AFP)

Les 27 ne sont pas parvenus à trouver un compromis vendredi sur le futur budget pluriannuel de l’UE, à l’issue de deux jours de sommet à Bruxelles, a annoncé le président du Conseil européen Charles Michel.

Aucune date n’a été avancée pour un nouveau sommet sur le nouveau budget de l’UE pour la période 2021-2027, signe des profondes divisions entre États-membres. « Il n’a pas été possible de conclure un accord. Nous avons besoin de plus de temps », a déclaré Charles Michel, chargé de mener ces négociations. Les tractations ont échoué en raison des divergences entre les pays les moins dépensiers (Danemark, Suède, Pays-Bas, Autriche) et un groupe d’une quinzaine de pays de l’est et du sud, dont l’Espagne, la Pologne et la Grèce, qui refusent des coupes, notamment dans la politique de cohésion (l’aide aux régions les moins développés).

Un dernier compromis a été rejeté par l’ensemble des dirigeants vendredi après-midi, actant de l’échec des négociations, selon une source proche du dossier. « On est arrivé à une situation de bloc contre bloc. C’est pour cela que ça a échoué », a expliqué cette source.

« C’est la démocratie »

La chancelière allemande Angela Merkel n’a pu que constater des « différences » encore « trop grandes pour arriver à un accord » sur un budget de l’ordre de mille milliards d’euros. La veille, Xavier Bettel avait pointé l’attitude de bon nombre de ses homologues. «Beaucoup se contentent de faire un calcul d’épicier. Leur équation est de savoir ce qu’ils devront payer et ce qu’ils obtiendront en retour. Or l’UE est bien plus qu’une calculatrice», déplorait le Premier ministre luxembourgeois.

« C’est la démocratie (…) C’est une bonne tradition dans la démocratie que de discuter et débattre », s’est défendue vendredi la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Elle a jugé indispensable que « le travail se poursuive avec une grande vigueur pendant les semaines et les mois à venir ».

La France et l’Allemagne, les deux principaux contributeurs au budget depuis le Brexit, ont tenté, sans succès, de concilier les positions des uns et des autres au cours du sommet. Traditionnellement compliqué, cet exercice qui a lieu tous les sept ans est cette année rendu encore plus difficile par le retrait du Royaume-Uni, le 2e contributeur de l’UE, ayant creusé un trou de 60 à 75 milliards d’euros.

LQ/AFP