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Bruxelles veut organiser le retour des touristes étrangers vaccinés dans l’UE


L'une de ses missions sera de surveiller l'usage des milliards d'euros du plan de relance qui s'apprêtent à être distribués pour aider les pays de l'UE à faire face aux conséquences de la crise sanitaire. (Photo AFP)

A l’approche de la saison estivale, la Commission européenne tente de coordonner la reprise du tourisme : elle a recommandé lundi de permettre l’entrée dans l’UE aux voyageurs de pays tiers ayant reçu un vaccin anti-Covid autorisé au niveau européen.

Elle a aussi proposé aux Etats membres, qui sont compétents en la matière, d’élargir la liste des pays dont les résidents peuvent se rendre dans l’UE.

Si les frontières extérieures du bloc sont fermées depuis mars 2020 pour les voyages non-essentiels, certains pays européens, très dépendants du tourisme, prévoient de s’ouvrir ou ont déjà rouvert aux voyageurs de pays hors UE, sous conditions. La Commission tente de mettre de l’ordre dans ces mesures, soucieuse des répercussions sur l’espace Schengen de libre circulation, déjà mis à mal par l’arrivée de la pandémie et son cortège de restrictions.

Elle a proposé lundi aux Etats membres « de permettre l’entrée dans l’UE pour des motifs non essentiels, non seulement aux personnes venant de pays dont la situation épidémiologique est bonne, mais aussi aux personnes qui ont reçu la dernière dose recommandée d’un vaccin autorisé dans l’UE ».

Ce qui ne concerne que quatre vaccins: ceux de Pfizer-BioNTech, Moderna et AstraZeneca –qui nécessitent deux doses– ainsi que Johnson&Johnson, pour lequel une seule injection suffit. Les voyageurs devraient avoir reçu ce vaccin au moins 14 jours avant leur arrivée. Les Etats membres pourraient étendre cette autorisation aux personnes ayant reçu les doses nécessaires d’un vaccin concerné par une homologation en urgence de l’OMS, est-il précisé.

Touristes américains en vue

La présidente de l’exécutif européen, Ursula von der Leyen, avait estimé il y a une semaine que les touristes américains vaccinés devaient pouvoir être autorisés à venir dans l’UE dans les prochains mois. L’autorisation à voyager dans l’UE ne signifie pas pour autant une entrée sans conditions : les touristes pourraient toujours se voir imposer par les Etats un test, voire une quarantaine, a-t-on précisé de source européenne.

L’UE prépare la mise en place d’un certificat sanitaire européen, qu’elle souhaite opérationnel avant la fin juin, pour faciliter la reprise de la libre circulation dans le bloc. Le dispositif prévoit aussi la reconnaissance de certificats émis par des pays tiers, qui doivent répondre à certaines exigences, notamment pour en attester l’authenticité. En attendant ce dispositif commun, les Etats membres devraient pouvoir accepter des certificats émis par des pays extérieurs à l’UE en prenant en compte ces critères, estime la Commission.

Bruxelles veut aussi élargir la liste de pays tiers dont les voyageurs sont admis dans l’UE. Révisée régulièrement, elle se résume à six pays (Australie, Nouvelle-Zélande, Rwanda, Singapour, Corée du Sud, Thaïlande). La Chine y figure aussi, à condition d’autoriser de son côté les voyageurs de l’UE, ce qui n’est pas le cas actuellement.

La Commission plaide pour assouplir le critère du taux d’incidence sur 14 jours, qui serait relevé de 25 à 100 (pour 100.000 habitants). Ce qui reste nettement en dessous de la moyenne dans l’UE, de plus de 420, est-il souligné. Le nombre de tests pratiqués dans le pays et leur taux de positivité, ainsi que le taux de vaccination, seront aussi pris en compte pour établir une liste actualisée.

Un mécanisme est toutefois prévu pour suspendre rapidement les arrivées dans le cas où la situation épidémiologique d’un pays se détériore, notamment en raison d’un variant.

La recommandation –non contraignante– va désormais être soumise au Conseil, institution représentat les Etats membres, et la Commission espère son adoption d’ici la fin mai pour une entrée en vigueur début juin. Une première réunion des ambassadeurs des 27 doit avoir lieu dès ce mercredi.

AFP