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Brexit : un accord de libre-échange devra inclure des garanties anti-dumping


Londres a "présenté des propositions très proches des exigences des 27 États membres", a reconnu le commissaire européen Phil Hogan (photo AFP)

Tout accord de libre-échange entre le l’UE et le Royaume-Uni, quand ce dernier aura quitté l’Union, devra comporter des garanties contre les pratiques de dumping, notamment fiscal, a insisté mercredi le président du Conseil européen Donald Tusk.

« Le Royaume-Uni doit être conscient que tout accord de libre-échange devra garantir des conditions de concurrence équitables », a déclaré M. Tusk devant le Parlement européen réuni en plénière à Strasbourg.

Cet éventuel accord devra « englober des garanties contre des avantages concurrentiels injustes, notamment par des mesures et des pratiques fiscales, sociales, environnementales et réglementaires », a-t-il détaillé.

M. Tusk rendait compte devant les eurodéputés des résultats d’un sommet fin avril à Bruxelles, au cours duquel les 27 –les 28 pays de l’UE moins le Royaume-Uni– ont adopté les grands principes qui les guideront lors des négociations sur la sortie du Royaume-Uni.

Il a rappelé que l’UE n’accepterait de discuter de la « relation future » avec Londres, et donc d’un accord de libre-échange, qu’à partir du moment où les 27 estimeront que les conditions d’un « retrait ordonné » du Royaume-Uni seront réunies.

Cela signifie concrètement pour Bruxelles d’avoir obtenu des accords de principe sur trois sujets, dont le sort des expatriés européens au Royaume-Uni et des Britanniques vivant dans l’UE.

Les deux autres sont le règlement par Londres de ses engagements financiers (évalués à environ 60 milliards d’euros côté européen) et la question de la frontière entre la République d’Irlande et la province britannique d’Irlande du Nord.

Un accord de libre-échange avec Londres, qui ne pourra être conclu qu’après le Brexit, « ne peut pas offrir les mêmes avantages qu’une appartenance à l’UE » et ne peut pas « signifier une participation à tout ou partie du marché unique », a redit M. Tusk mercredi.

La négociation des conditions de sortie du Royaume-Uni « est désormais dans les mains de nos compétents avocats spécialisés en divorce », a déclaré de son côté le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, devant le Parlement.

Les 27 doivent mettre une dernière touche le 22 mai à leur position commune de négociation et confier formellement le mandat de négociateur pour l’UE au Français Michel Barnier. Les Européens seront alors prêts à entamer concrètement la négociation du Brexit.

« Nous voulons aboutir à un accord avec le Royaume-Uni et pas contre le Royaume-Uni », a plaidé devant les eurodéputés M. Barnier, alors que les relations entre les deux parties ont été marquées par des tensions ces dernières semaines.

« J’apprécierais d’ailleurs que du côté britannique on se mette dans l’état d’esprit d’aboutir à un accord avec l’UE et pas contre l’UE », a-t-il ajouté.

Le Quotidien / AFP