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Brexit : Theresa May convoque son gouvernement à la veille de son discours


(Photo : AFP)

La Première ministre britannique, Theresa May, a convoqué son gouvernement jeudi dans une tentative de rassembler des ministres divisés derrière sa stratégie sur le Brexit, à la veille de son discours très attendu à Florence.

Lors de cette réunion exceptionnelle, qui a commencé vers 10h, Theresa May doit détailler les grandes lignes de l’allocution qu’elle s’apprête à prononcer dans la ville italienne afin de faire avancer le dossier du Brexit.

Les négociations, qui doivent reprendre pour un quatrième cycle lundi à Bruxelles, patinent faute de propositions concrètes du Royaume-Uni sur les conditions de sa sortie de l’Union européenne, prévue en mars 2019, selon le négociateur en chef européen, Michel Barnier.

Or, l’UE refuse d’entrer dans une négociation sur la future relation commerciale avec Londres avant d’avoir progressé sur les termes du divorce, y compris sur la question ultrasensible de la facture de sortie.

Passer outre la Commission?

Selon les médias britanniques, Theresa May s’apprête à s’adresser directement aux dirigeants européens, et tenter ainsi de passer outre la Commission européenne et Michel Barnier.

Elle en a rencontré certains cette semaine, lors de l’Assemblée générale des Nations unies à New York, dont le président français Emmanuel Macron.

« Les négociations sont structurées au sein de l’Union européenne. Ainsi, le Conseil a délégué un mandat à la Commission, qui a nommé Michel Barnier, mais la décision sera toujours prise par les dirigeants », avait-elle dit au Daily Telegraph avant de s’envoler pour New York.

La cheffe du gouvernement va aussi proposer, selon le Financial Times, de verser 20 milliards d’euros pour solder les engagements pris dans le cadre du budget européen en cours, dont l’exercice s’achève en 2020, alors que jusqu’ici Londres s’est refusé à évoquer un montant.

Boris dans les bagages

Mais la réunion convoquée jeudi a aussi pour objectif de resserrer les rangs et de faire taire les désaccords persistants au sein de l’exécutif entre défenseurs d’un « Brexit doux », comme le ministre des Finances Philip Hammond, et les partisans d’une rupture nette avec le bloc européen, notamment Boris Johnson.

« Elle mérite le soutien entier de ses ministres, partisans du Leave comme du Remain », a estimé Nick Timothy, ancien chef de cabinet de Theresa May, dans le Daily Telegraph.

Dans cette optique, Theresa May a conclu une trêve avec M. Johnson, son turbulent ministre des Affaires étrangères, qui avait déclenché une polémique en prenant dans ce journal conservateur le contre-pied de ce qu’elle est censée annoncer.

Alors qu’elle devrait plaider pour une période de transition après le Brexit, Boris Johnson avait réclamé une rupture franche avec l’UE, convaincu qu’un « avenir prospère » attend son pays hors de l’Union.

BoJo a depuis fait mine de rentrer dans le rang, affirmant qu’il soutenait la stratégie de Theresa May et qu’il n’avait nullement l’intention de démissionner du gouvernement.

Il est même rentré de New York à bord de l’avion de la Première ministre, selon les médias britanniques. Désireuse d’afficher un semblant d’unité, celle-ci a aussi décidé de l’emmener dans ses bagages à Florence, avec Philip Hammond et le ministre du Brexit David Davis.

Le Quotidien / AFP

Barnier veut des propositions britanniques « dès la semaine prochaine »

Le négociateur en chef européen pour le Brexit, Michel Barnier, a déclaré jeudi à Rome qu’il restait « des incertitudes majeures » et réclamé des propositions concrètes britanniques « dès la semaine prochaine ». « A quelques jours du quatrième round de négociations la semaine prochaine, je m’interroge (…) parce qu’au-delà des progrès enregistrés sur certains points, il reste aujourd’hui des incertitudes majeures sur chacun des sujets clés de cette première phase », a déclaré M. Barnier devant des commissions parlementaires italiennes.

« Sur les conditions du retrait du Royaume-Uni, comme sur une éventuelle période de transition, je suis convaincu qu’un accord rapide est possible », a-t-il assuré. « Pour cela, nous souhaitons que le Royaume-Uni mette sur la table des propositions qui permettent de lever les blocages dès la semaine prochaine », a insisté M. Barnier. Il a rappelé que les trois priorités pour l’Union européenne restaient la garantie des droits des citoyens européens au Royaume-Uni, le règlement financier et la frontière avec l’Irlande.

« Il est absolument nécessaire que tous ces citoyens, parmi lesquels des centaines de milliers de citoyens Italiens, qui vivent et travaillent au Royaume-Uni, puissent continuer à vivre comme avant, avec les mêmes droits et les mêmes protections », a-t-il rappelé. A Londres, la Première ministre britannique, Theresa May, a convoqué son gouvernement jeudi dans une tentative de rassembler des ministres divisés derrière sa stratégie sur le Brexit, à la veille de son discours très attendu à Florence. M. Barnier a assuré qu’il écouterait ce discours « avec attention et dans un esprit constructif ».