La Première ministre britannique Theresa May a accusé mercredi des responsables européens de vouloir s’immiscer dans les élections législatives britanniques en faisant filtrer le contenu de leurs discussions sur le Brexit, dont elle estime qu’ils ne souhaitent pas le succès.
« Certains à Bruxelles ne veulent pas le succès des négociations, ne veulent pas que le Royaume-Uni réussisse », a-t-elle affirmé devant sa résidence du 10 Downing Street, au retour d’une visite à la reine Elizabeth II pour lui annoncer la dissolution du Parlement, dans la perspective des législatives qu’elle a convoquées le 8 juin. « La Commission européenne a durci sa position de négociation. Des menaces ont été proférées contre le Royaume-Uni par des politiciens et responsables européens », a-t-elle encore dit, estimant que « tout cela était délibérément programmé pour influer sur le résultat des élections ».
La session parlementaire s’est officiellement close mardi soir minuit mais les 650 députés sortants ont en fait été mis en congé dès la fin de la semaine dernière. La nouvelle assemblée, issue du scrutin du 8 juin, se réunira le 13 juin pour élire son président. La session parlementaire n’ouvrira que le 19 juin avec la cérémonie fastueuse du « Discours de la reine », au cours de laquelle Elizabeth II lira le programme du nouveau gouvernement issu des élections. L’audience chez la reine mercredi a eu lieu à titre symbolique. Par le passé, les Premiers ministres devaient demander au monarque britannique l’autorisation de dissoudre le parlement. Mais une réforme de 2011 a mis fin à cette procédure qui était par ailleurs purement formelle.
Les déclarations de Theresa May confirment en tous cas qu’en coulisses, les négociations de sortie de l’UE s’annoncent âpres. La presse britannique s’est faite l’écho, ces derniers jours, de tensions entre la Première ministre et le président de la Commission Jean-Claude Juncker notamment. Ce dernier a en effet expliqué avoir affaire à « une femme coriace » mais qui vit dans « une autre galaxie » concernant ses exigences.
Le Quotidien/AFP