Le parti travailliste d’opposition britannique maintiendra le Royaume-Uni dans le marché unique européen pendant une période de transition après le Brexit, s’il est pouvoir, a annoncé dimanche Keir Starmer, responsable du Brexit au Labour.
«Le Labour chercherait un accord de transition qui maintienne les mêmes conditions de base dont nous profitons actuellement au sein de l’UE», a écrit Keir Starmer dans une tribune publiée dans The Observer.
«Cela signifie que nous chercherions à rester dans l’union douanière européenne et au sein du marché unique pendant cette période» et que «nous respecterions les règles» de ces deux entités, a-t-il ajouté, signifiant que la libre circulation des biens et des travailleurs se poursuivrait pendant cette période de transition.
Il a précisé que les restrictions d’entrée en matière d’immigration «devront être abordées dans l’accord final», reconnaissant que cela avait été un sujet central dans le référendum du 23 juin 2016.
Il laisse entendre que le Labour chercherait à négocier une forme de maintien au sein de l’union douanière même après la fin de cette période de transition.
«Nous ferons toujours passer les emplois et l’économie en premier. Cela signifie que rester dans une forme d’union douanière au sein de l’UE est un aboutissement possible pour le Labour mais cela doit faire l’objet de négociations», a-t-il écrit.
Avec cette position beaucoup plus europhile, le Labour se démarque désormais nettement des conservateurs au pouvoir qui ont rejeté l’idée de rester au sein du marché unique pendant une période de transition post-Brexit.
Le Labour marque des points
Jusqu’à présent, le parti travailliste répondait de façon ambiguë et vague à la question de savoir s’il négocierait un maintien dans le marché unique et l’union douanière en se contentant d’affirmer qu’il voulait un Brexit qui protège les emplois.
Keir Starmer a dénoncé les propositions «fantaisistes et inatteignables» avancées par le ministre en charge du Brexit David Davis.
Il a également mis en garde contre «l’obsession idéologique» du gouvernement de faire sortir le Royaume-Uni de toutes les structures européennes en mars 2019 quand le pays est censé sortir du bloc européen.
Le parti conservateur est fragilisé depuis qu’il a perdu sa majorité au parlement lors des dernières élections générales en juin dernier et est contraint de gouverner avec le petit parti nord-irlandais ultra conservateur Democratic Unionist Party (DUP).
Le Labour a au contraire conforté sa place de premier parti d’opposition en gagnant 30 sièges de députés et a appelé à plusieurs reprises la Première ministre Theresa May à démissionner et a organiser de nouvelles élections.
Le Quotidien/AFP