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Brexit : la pression monte au sommet de Bruxelles


Le Premier ministre britannique David Cameron, assis en face de Donald Tusk, le président du Conseil européen, ce jeudi à Bruxelles. (photo AFP)

David Cameron a averti jeudi qu’il rejetterait tout accord qui ne répondra pas à ses demandes de réformes, avant un sommet à Bruxelles, décisif pour l’avenir de l’UE qui veut conjurer une sortie du Royaume-Uni du bloc européen.

« Je vais me battre pour la Grande-Bretagne. Si nous pouvons obtenir un bon accord, alors j’accepterai. Mais je n’accepterai pas un accord qui ne réponde pas à nos besoins », a averti le Premier ministre britannique en arrivant à la réunion des chefs d’Etat et de gouvernement.

Sous la pression des eurosceptiques, le dirigeant conservateur a promis l’an dernier un référendum sur le maintien ou non de son pays dans l’Union européenne, qui pourrait être organisé dès juin s’il arrache un accord.

Même si les électeurs britanniques restent partagés, la perspective d’un « Brexit » – une sortie du Royaume-Uni de l’UE – fait trembler les 28, déjà ébranlés par une crise migratoire sans précédent depuis 1945.

« Nous sommes au milieu de négociations encore très difficiles et sensibles », a reconnu jeudi le président du Conseil européen, Donald Tusk, « mais une chose est claire à mes yeux: à ce sommet, ça passe ou ça casse ». M. Tusk, qui chapeaute depuis des mois les négociations, a dramatisé l’enjeu ces derniers jours, affirmant n’avoir « aucune garantie » que les chefs d’Etat et de gouvernement arriveront à arracher un compromis d’ici vendredi, et jugeant que « le risque d’un éclatement » de l’union « est réel ».

Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, s’est lui dit « assez confiant », même s’il reste des contentieux épineux à trancher.

« Accord possible »

Le dirigeant conservateur britannique souhaite en particulier limiter l’immigration de travail intra-européenne, et protéger les intérêts de la City, première place financière d’Europe. Le texte de 18 pages qui sert de base de négociation, selon une copie circulant jeudi matin, contenait encore plusieurs passages entre parenthèses, c’est-à-dire non agréés, illustrant les divergences qui persistent.

« Sur certains points, il faut encore aller dans les détails », a précisé Martin Schulz, le président du Parlement européen qui sera amené à voter certaines modifications législatives si un accord est trouvé.

« Chacun va faire sa petite crise et puis tout le monde se mettra d’accord », a assuré la présidente lituanienne Dalia Grybauskaite.

S’ils sont disposés à reconnaître la « spécificité britannique », les Européens veulent éviter toute « contagion » à d’autres Etats membres des concessions accordées à M. Cameron, comme la possibilité de restreindre les prestations sociales aux ressortissants européens travaillant en Grande-Bretagne.

Cette mesure controversée, jugée « discriminatoire » au regard du principe « fondateur » de libre circulation, inquiète les pays d’Europe centrale et de l’est dont elle vise les travailleurs.

M. Tusk a donc proposé un « mécanisme de sauvegarde » autorisant Londres à limiter temporairement les allocations sociales aux migrants européens. Mais, en ce qui concerne notamment la durée des coupes sociales, « la question reste grande ouverte, ce sera aux dirigeants de décider », selon un diplomate d’Europe centrale.

M. Cameron a reçu mercredi le soutien d’Angela Merkel, y compris sur le thème de la gouvernance économique et de l’intégration de la zone euro qui suscite de vives réticences à Paris. La chancelière a dit « partager » le point de vue que « les Etats membres qui n’ont pas l’euro comme monnaie ne doivent pas être ignorés sur les questions importantes pour eux ».

Pour la France, cependant, pas question « d’ouvrir la possibilité d’un veto » de Londres, qui n’est pas membre de l’union monétaire. « Un accord est possible (…) mais on ne peut pas empêcher l’Europe d’avancer », a averti le président Françoise Hollande.

Le Quotidien / AFP

 

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